Petit-déjeuner à 8 heures, déjeuner à 12 heures, dîner à 19 heures 30. Un rythme bien calé et que rien ne fait vaciller. Pour certains, c’est la condition nécessaire d’une alimentation équilibrée. Mais selon une étude parue dans le Journal of the Association for Consumer Research, un élément clé ne doit pas être omis : la faim. La nourriture serait mieux assimilée lorsqu’un repas est consommé avec un creux dans l’estomac.
Un marqueur d’inflammation
Attendre d’avoir légèrement faim avant de passer à table : tel est le conseil que prodigue David Gal, de l’université de l’Illinois (Etats-Unis), petite étude à l’appui. L’homme a recruté 45 étudiants qu’il a placés devant un plat riche en glucides et une canette de Sprite à deux reprises. Avant le repas, ces volontaires ont noté leur appétit sur une échelle de 1 à 7, mentionné leur dernier repas. Après avoir fini leur assiette, ils ont mesuré leur glycémie post-prandiale à des intervalles réguliers.
Un léger sentiment de faim est bénéfique aux participants : ceux qui correspondent à ce critère présentent un niveau de glucose sanguin moins élevé après la collation. La hausse est bien plus marquée chez ceux qui déclaraient n’avoir aucun appétit.
Une glycémie trop élevée, de manière chronique, endommage les cellules de l’organisme. Plusieurs travaux l’ont associée à des marqueurs d’inflammation, une moindre sensibilité à l’insuline et à un risque cardiovasculaire.
Un équilibre à retrouver
Pour autant, inutile de s’affamer avant de passer à table. Les volontaires dont l’estomac était le plus creusé présentaient une glycémie comparable à ceux dont l’appétit était modéré. Parfois, elle était même supérieure. « Le besoin de l’organisme en nutriments, de glucose en particulier, devient aigu ; des mécanismes physiologiques s’activent alors pour empêcher l’alimentation en glucose des muscles (où une large part du glucose est habituellement consommée) de manière à ce que le glucose sanguin soit réservé aux organes essentiels, particulièrement au cerveau », explique David Gal dans sa publication.
Le message à retenir de ces travaux est plutôt celui d’un équilibre à retrouver entre les rythmes quotidiens et les signaux internes. « La sensation de faim est étroitement liée aux cycles circadiens et l’heure du repas affecte la manière dont la glycémie d’un individu réagit à la consommation », rappelle David Gal. Mais de nombreux paramètres perturbent ces cycles, comme les voyages entre les fuseaux horaires, les rythmes de travail décalés ou les troubles du sommeil.