Le vaccin contre la grippe est généralement bien toléré. Mais comme tout vaccin, des réactions peuvent survenir. Elles prennent essentiellement la forme de symptômes grippaux. Jusqu’à présent, il était impossible de prédire qui allait présenter ces effets indésirables. Ce serait désormais possible, selon une étude parue ce lundi dans la prestigieuse revue Nature Immunology.
Des chercheurs du King’s College London (Royaume-Uni) ont découvert des marqueurs sanguins permettant d’identifier les patient prédisposés à développer une inflammation, des maux de tête ou de la fièvre, après une vaccination.
Les scientifiques se sont particulièrement intéressés au vaccin développé contre le virus pandémique A(H1N1), responsable en 2009 d’une épidémie mondiale après les premières flambées en Amérique du Nord. Pour l’étudier, ils ont surveillé la réponse immunitaire de 178 personnes avant l’injection et 24 heures après.
Une prédisposition génétique
Environ 20 % d’entre eux ont présenté des effets indésirables passagers faibles ou sévères. Pour comprendre pourquoi certains participants réagissaient mal au vaccin, les chercheurs ont supposé que l’explication était génétique. Ils ont alors analysé un certain nombre de gènes du système immunitaire et ont pu observer lesquels s’exprimaient avant l’injection, ou au contraire étaient « éteints ».
Les volontaires qui ont présenté les réactions les plus sévères sont ceux ayant les niveaux d’expression géniques les plus élevées avant et après la vaccination. Ces gènes sont liés aux lymphocytes B, les cellules immunitaires qui ont pour rôle de fabriquer les anticorps. Selon les auteurs, ce résultat était complétement inattendu, ils n’avaient pas orienté leurs recherches vers ces cellules spécifiques.
Améliorer les vaccins
Les chercheurs ont également découvert que les patients les plus réactifs présentaient aussi une grande variété de lymphocytes B par rapport aux volontaires présentant peu ou pas de réactions au vaccin. A ce stade, ils n’ont pas encore compris le mécanisme liant les lymphocytes B et les effets indésirables. Néanmoins, ils supposent que la vaccination n’est pas responsable de cette grande variété de cellules.
Selon les auteurs, la découverte de ce profil atypique de réponse immunitaire pourrait permettre d’améliorer la formulation des vaccins. Elle pourrait également influencer la recherche en immunothérapie contre le cancer en permettant de prédire et comprendre pourquoi ce traitement innovant fonctionne chez certains malades et échouent chez d’autres.