Pour la première fois, des chercheurs de l'Université de Leicester, en Grande-Bretagne, ont montré comment un niveau de glucose élevé dans le sang pouvait engendrer une contraction des vaisseaux sanguins, avec des effets potentiellement dangereux sur le coeur et sur la pression artérielle. Leurs résultats sont publiés dans le Journal of Pharmacology.
« Nous avons montré que le niveau de sucre, ou de glucose dans le sang change le fonctionnement des vaisseaux sanguins en les faisant se contracter, plus qu’à l’accoutumée. Cela conduit à une pression artérielle plus élevée ou réduit le nombre la quantité de sang qui passe à travers les organes vitaux », explique le Dr Richard Rainbow, auteur principal de l'étude.
En France, 50 000 personnes sont victimes de crises cardiaques chaque année. Celles-ci ont lieu lorsque une artère coronaire se bouche. Un taux élevé de glucose dans le sang pourrait donc augmenter la sévérité des crises, en contractant en plus les vaisseaux sanguins et en réduisant l'irriguation des vaisseaux.
Et d'après les chercheurs, il ne suffit pas de manger beaucoup de friandises pour se retrouver dans une situation dangereuse. Un déjeuner lourd peut suffire à engendrer des problèmes et à augmenter le risque de crise cardiaque.
Rôle d'une protéine
Pour arriver à ces conclusions, les chercheurs se sont appuyés sur des techniques d'électrophysiologie, un enregistrement des courants électriques qui parcourent les muscles. Ils ont montré que les cellules qui composent les vaisseaux sanguins se contractaient en présence de glucose. Plus le taux de glucose était élevé, plus la contraction était importante.
Une protéine serait à l'origine de se phénomène, la kinase C. Celle-ci joue un rôle dans la contraction des vaisseaux. Lorsque le taux de glucose augmente, la protéine est plus active. Les chercheurs ont montré qu'en inhibant le fonctionnement de cette protéine, les vaisseaux apparaissaient moins contractés en présence de sucre.
Ces découvertes pourraient à terme mener au développement d'un nouvel arsenal thérapeutique. Elles pourraient donner lieu à l'élaboration de médicaments qui bloquent l'action des protéines Kinase C identifiées.