Alors que 2016 sera marquée en France par le début de l’expérimentation des maisons de naissance, le rapport d’un collectif interassociatif, le Ciane, alerte sur les accouchements déclenchés. Une enquête, réalisée entre 2008 et 2014, sur plus de 2 millions de naissances, et que relaie le Figaro, révèle que cette pratique s’est avérée traumatisante pour près d’un tiers des femmes qui l’ont subie. Beaucoup mettent en cause un manque d’information.
Comme le souligne Delphine Chayet, les déclenchements sont devenus un geste courant en France : plus d’une naissance sur cinq se produit après avoir été déclenchée. Une proportion qui a doublé en trente ans. Pourtant, la pratique est encadrée, rappelle dans les colonnes du quotidien le secrétaire général du CNGOF (Collège national des gynécologues obstétriciens français), le Pr Philippe Deruelle. Les indications sont claires et listées depuis 2008 par la Haute autorité de santé. « Peut-être reste-t-il un effort à faire sur la manière d’expliquer ce geste qui engendre énormément d’insatisfaction chez les patientes ? », s’interroge le praticien.
Et effectivement, c’est bien l’information des parturientes qui semble pécher. L’enquête du Ciane indique ainsi que 4 femmes sur 10 n’ont tout bonnement pas reçu d’information préalable, voire même pas donné leur consentement. Certaines mères expliquent même que la décision leur a été imposée par l’équipe médicale.
Or un déclenchement n’est pas anodin, il entraîne un travail souvent plus long et douloureux, mais aussi des risques différents d’une naissance naturelle.
Si le déclenchement reste un geste médical le plus souvent nécessaire et justifié, il suffirait de peu pour que les jeunes mamans ne ressortent pas de cette expérience traumatisées. L’enquête le montre, les femmes qui ont été impliquées dans la décision et qui ont reçu une information claire sont moins nombreuses à se plaindre.