Chose promise, chose due, Marisol Touraine, ministre de la Santé, a annoncé ce mercredi la création du Centre national des soins palliatifs et de la fin de vie. Inscrite dans le cadre du Plan national 2015-2018 pour le développement des soins palliatifs et l’accompagnement en fin de vie, cette mesure vise à mieux informer les patients sur leurs droits effectifs. Le décret relatif à cette création a été publié au Journal officiel.
Issu de la fusion du Centre national de ressources en soins palliatifs et de l’Observatoire national de la fin de vie, qui sont hébergés par la fondation La Croix Saint Simon, ce centre aura notamment pour mission de contribuer à une meilleure connaissance des soins palliatifs et de l’accompagnement en fin de vie. Il sera également chargé, d’ici un an, de mettre en œuvre une grande campagne nationale de communication à destination des Français sur les soins palliatifs.
Seuls 20 % des Français ont accès aux soins palliatifs
Dans un communiqué, Marisol Touraine a déclaré : « Les soins palliatifs permettent d’apaiser les souffrances des personnes en fin de vie. Mais les Français sont très peu nombreux à être informés sur les soins palliatifs. Chacun doit connaître ses droits et être au cœur des décisions qui le concernent », précise-t-elle.
A l'heure actuelle, seulement 20 % des personnes nécessitant des soins palliatifs en France y ont accès, selon des chiffres du ministère de la Santé publiés en décembre, lors de l'annonce du lancement d'un plan spécifique pour développer ce type de soins.
Le Dr Véronique Fournier, présidente du Centre ?
Dernière annonce de la locataire de l'Avenue Duquesne, des indices sur la nomination du futur président de ce Centre. Comme l'écrit Libération, il s'agirait du Dr Véronique Fournier, directrice du centre d’éthique clinique de l’Hôpital Cochin, et membre du Comité Consultatif National d'Ethique (CCNE). Elle est aussi médecin de santé publique et cardiologue de formation.
Dans un entretien récent au quotidien, elle montrait une certaine ouverture d'esprit sur le sujet très épineux de la fin de vie, un pragmatisme indéniable : « Arrivent des situations nouvelles : le continent des "vieux". Beaucoup de personnes âgées meurent mal. Surtout quand elles sont démentes et en institution. Nous sommes et serons de plus en plus nombreux à finir nos jours ainsi. Qu’est-ce que cela veut dire de "bien", mourir quand on est vieux, dément et en institution? Il est temps d’y réfléchir ». Une façon de se positionner en faveur d'une évolution de la législation sur la fin de vie ? L'avenir nous le dira.
A ce jour, la nouvelle loi sur la fin de vie élaborée par les députés Alain Claeys (PS) et Jean Leonetti (Les Républicains) a pour objectif de préciser certaines ambiguïtés de la loi précédente, adoptée en 2005. Le texte actuel rend les directives anticipées plus contraignantes et prévoit une sédation « profonde et continue jusqu’au décès ».