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QUESTION D'ACTU

L'ex ministre de la Santé

Alcool : le réquisitoire de Claude Evin contre la loi santé

Dans un entretien accordé au Journal du Dimanche, Claude Evin, ancien ministre de la Santé, estime que la loi de Santé est un échec total sur l'alcool. 

Alcool : le réquisitoire de Claude Evin contre la loi santé ROMUALD MEIGNEUX/SIPA




Pour Claude Evin, ex-ministre de la Santé, l’assouplissement de la loi qui porte son nom s’apparente à un scandale sanitaire. De fait, la loi de Santé met à mal le combat entrepris il y a 25 ans contre la publicité sur l’alcool. « La consommation excessive d’alcool tue, brise des familles (violence conjugale) et des vies (accidents de voiture), on ne peut donc pas en faire la promotion comme on le ferait par exemple d’un parfum », déplore l’ancien directeur général de l’Agence Régionale de Santé (ARS) d’Ile-de-France dans un entretien avec le Journal du Dimanche.

Lors de l’examen en deuxième lecture du projet de loi de Santé, les députés ont détricoté la loi Evin votée en 1991 et autorisé à une grande majorité la distinction entre la publicité sur l’alcool et l’information œnologique. Un texte adopté en décembre lors du vote solennel alors même que les addictologues et la ministre de la santé, Marisol Touraine, s’étaient prononcés contre cette modification. Mais comme le souligne, Claude Evin, la ministre «n’a pas bénéficié du soutien de François Hollande » sur cette question.


La santé des Français sacrifiée

« La loi Santé est un échec total sur l’alcool : elle légitime le contournement de la loi Évin », poursuit-il. « On verra, à l’heure où les jeunes sont devant la télé ou le samedi soir au cinéma, des pubs estampillées terroir pour des vodkas polonaises ou du whisky écossais. Les grands vainqueurs de ce recul sanitaire seront les publicitaires qui lorgnent sur ce marché gigantesque et les vendeurs de bières et d’alcools forts, qui vont s’engouffrer dans la brèche », dénonce encore Claude Evin.

Avec un goût amer, il déplore que la santé des Français ait été sacrifiée pour des raisons économiques. Il regrette également le « tabou » qui entoure l’alcool en France. Un tabou qui pourrait être brisé si une véritable politique de santé publique, associant pédagogie et éducation, été menée.

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