En France, on estime que 232 000 personnes sont atteintes d’hépatite chronique virale C. Or seuls 57 % des individus infectés connaissent leur statut vis à vis du virus.
Afin d’éviter une propagation plus importante de la maladie dans l’Hexagone, la stratégie de lutte contre les hépatites doit encore s’intensifier, comme de nombreux hépatologues n’ont cessé de le répéter lors du Congrès Paris Hepatitis Conference, qui se tenait ce lundi dans la capitale.
Depuis janvier 2014, des progrès considérables ont été faits en matière de prise en charge et de traitement, avec l’introduction de 7 antiviraux à action directe (ADD) sur le marché.
L’association de 2 ou 3 ADD, selon les cas, s’est rapidement imposée comme une solution thérapeutique efficace, avec très peu d’effets secondaires. Grâce à ces médicaments, prescrits pendant 12 semaines pour la plupart des patients, le taux de guérison atteint les 95 %. C’est ainsi 90 000 Français qui ont pu être guéris.
Coût élevé
Toutefois, la France prend du retard par rapport à ses voisins européens, car l’accessibilité à ces traitements très efficaces est encore limitée.
En effet, le coût des ADD reste très élevé. Par exemple, le prix d’un traitement de 12 semaines est de 41 000 euros pour le sofosbuvir, ou encore de 20 000 euros pour le simeprevir.
Résultat : l’Assurance Maladie ne prend en charge que les patients atteints de formes particulièrement sévères de l’hépatite C (fibrose sévère, cryoglobulinémie symptomatique), ou ceux qui sont également infectés par le virus du sida.
Traitements pour tous
Pour permettre aux autres d’accéder aux ADD, l’association Française pour l’Etude du Foie avait recommandé l’été dernier d’ouvrir leur à tous les malades mais aussi aux personnes susceptibles de transmettre le virus, comme les usagers de drogue ou à ceux présentant des comorbidités, par exemple une insulinorésistance ou un surpoids.
L'association estime qu'en dépit du coût il était nécessaire de traiter tous les malades avant que leur état ne se détériore pas, d'autant que certains patients attendent déjà un traitement depuis deux ans.
De nombreux hépatologues ont d'ailleurs déjà annoncé qu'ils souhaitaient que la France suivent les traces de l'Allemagne, du Portugal ou encore de la Géorgie, qui ont indiqué qu'en 2016, tous les patients atteints d'hépatite C seraient traités.
Autre priorité : intensifier les efforts en matière de dépistage, afin de détécter les milliers de malades qui s'ignorent, en proposant des dépistages simultanés pour le VIH et les hépatites B et C.