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Baromètre fondation Pfizer

Santé des ados : trois sur dix se disent mal dans leur peau

Par Julian Prial

Dix ans d'enquête de la Fondation Pfizer révèlent que la grande majorité des ados sont positifs. Ils s’estiment bien dans leur corps, bien dans leur tête, mais moins dans leur sommeil.

Fabrice Elsner/20 MINUTES/SIPA
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Depuis 10 ans qu'elle existe, la Fondation Pfizer (1) a pris le pouls du moral des 15-18 ans. Elle a demandé notamment à Ipsos Santé de réaliser, chaque année, un baromètre Bien-Être des adolescents et des enquêtes. Au fil des années, elle a ainsi confronté la perception des adolescents avec celle des adultes sur différents thèmes comme le sommeil, les comportements à risque, l’amour ….  Dans un communiqué publié ce mercredi, elle indique avoir constaté « une certaine évolution du bien-être des jeunes ». Des résultats très loin des clichés sur les ados râleurs et déprimés.

84 % des adolescents indiquent arriver facilement à parler avec leurs parents contre 80 % en 2005. Par ailleurs, 78 % des 15-18 ans pensent avoir beaucoup d’amis et 72 % se sentent bien à l’école. Au final, ils sont tout de même 72 % à se dire le plus souvent satisfait(e)s de ce qui leur arrive. Résultat, 92 % s’estiment donc bien dans leur tête ! Le tableau idyllique d'une nouvelle génération vouée toute entière à la positive attitude ?

Une jeunesse aussi confrontée à la violence

Pas vraiment, car il y a encore 47 % des jeunes qui se sentent aussi « souvent sous pression », contre 35 % en 2005, et 30 % avouent même être mal dans leur peau (contre 17% en 2005). Des chiffres inquiétants ? La psychologue Marie Choquet, directrice de recherche à l’unité de santé des adolescents de l’INSERM, résume : « Nous avons aujourd’hui une bipolarisation que l’on ne voyait pas il y a 10 ans, à savoir que nous avons des adolescents qui vont de mieux en mieux et, en même temps, des jeunes qui sont en très grande difficulté ».
Elle rajoute : « les adolescents qui vont très mal sont confrontés à des difficultés familiales marquées par des problèmes relationnels entre les parents, entre les parents et les enfants, ou encore de la violence ce qui ne permet pas à ces jeunes de retrouver le chemin du bien-être ».

On sait par exemple que l'école ne protège plus vraiment les enfants. La preuve encore récemment avec une nouvelle enquête réalisée par l’Observatoire international de la violence à l’école, qui a montré que 12 % des élèves en fin de primaire (CE2, CM1, CM2) sont victimes de harcèlement. Il seraient 10 % au collège, selon d'autres études. Au total, le nombre total d’élèves harcelés en France serait de 700 600, en incluant les lycéens.

Un manque de sommeil inquiétant

Enfin, 93 % des jeunes ont confié à la Fondation Pfizer être en bonne santé et 90 % se sentent bien dans leur corps. Les enquêtes ont révélé cependant que 53 % des adolescents déclarent avoir des difficultés à aller se coucher le soir, réduisant leur durée moyenne de sommeil à 7h51, loin des 9 heures préconisées par les médecins pour leur santé et leur développement.
« Afin que les adolescents améliorent leur temps de sommeil, il faut que leurs parents passent un ‘contrat’ avec eux : qu’ils calculent ensemble le temps de sommeil nécessaire pour être en forme en expliquant que cela peut avoir des conséquences sur la vie privée et sociale, en plus des règles d’hygiène de sommeil de base », préconisait l'an dernier le Dr Olivier Pallanca, psychiatre neurophysiologiste, dans une entretien accordé à la fondation Pfizer.

(1) La Fondation Pfizer s'est donnée pour mission de soutenir et promouvoir les actions et projets de recherche relatifs à la santé de l’enfant et de l’adolescent, pour les aider à affronter leurs maladies, et plus généralement, les conduire à l’âge adulte dans les meilleures conditions médicales, sociales et sociétales possibles.