Pour un infarctus, comme pour un accident vasculaire cérébral, le temps est compté. Les chances de survie, mais aussi les éventuelles séquelles, en dépendent directement. Un nouveau test biologique développé par le laboratoire suisse Roche permettrait d’obtenir un diagnostic en une heure, peut-on lire sur le site du Parisien.
Le test repose sur un dosage sanguin classique en cas de suspicion d’infarctus, celui de la troponine T. Cette protéine est un marqueur connu de longue date de la souffrance cardiaque. Mais les tests actuellement disponibles nécessitent entre 3 et 6 heures pour fournir un résultat. Ce nouveau dispositif, validé par un essai sur 1 200 patients, devrait donc permettre un gain de temps précieux et améliorer significativement la prise en charge des patients. Chaque demi-heure supplémentaire s’écoulant avant une intervention majore en effet le risque relatif de mortalité de 7,5 %, précise le groupe pharmaceutique.
Cette avancée technologique est un pas important dans l’amélioration du diagnostic de l’infarctus. Mais une récente étude franco-américaine, soulignait que dans de nombreux cas encore, les patients négligeaient les signes avant-coureurs de la crise cardiaque. Celle-ci n’arriverait pas si brusquement qu’on a coutume de le penser.
Le Dr Eloi Marijon, cardiologue à l’hôpital européen Georges-Pompidou, a ainsi observé que dans la moitié des cas, des symptômes s’étaient produits jusqu’à quatre semaines avant l’infarctus. Et plus de 90 % des patients avaient ressenti la fameuse douleur dans la poitrine dans les 24 h précédant l’événement.
Sans une meilleure connaissance des signes d’alerte et une prise de conscience de leur gravité, les développements technologiques tels que ce nouveau test ne permettront pas de diminuer, comme ils le pourraient, la mortalité de l’infarctus. En France, chaque année, 50 000 personnes sont victimes d’un arrêt cardiaque, et plus de 90 % en décèdent.