Enfin une piste de traitement dans le syndrome de l’intestin irritable ! L’ébastine, un antihistaminique habituellement prescrit contre le rhume des foins, permettrait de réduire certains symptômes de ce trouble qui touche 10 à 20 % de la population occidentale. Une étude de l’Université catholique de Louvain (Belgique), parue dans Gastroenterology, dévoile un mécanisme de la maladie.
Les patients atteints du syndrome de l’intestin irritable se distinguent par une perception accrue de la douleur au niveau de cette partie du tube digestif. Le phénomène peut être comparé à la sensibilité de la peau après un coup de soleil. Jusqu’ici, la cause était méconnue. Mais des travaux ont déjà observé de larges quantités d’histamine chez les malades.
Agit sur un récepteur de la douleur
L’équipe belge s’est donc penchée sur le lien entre cette molécule et les douleurs abdominales caractéristiques du syndrome de l’intestin irritable. Elle agit sur le récepteur de la douleur TRPV1 et le rend hypersensible, expliquent-ils. En bloquant ce récepteur, l’effet s’annule.
C’est cette observation qui a poussé les chercheurs à tester l’antihistaminique ébastine, dans le cadre d’une étude pilote. Pendant 12 semaines, 28 patients ont pris ce médicament. Ils ont moins souffert de douleurs abdominales que les 27 sujets du groupe contrôle. Des résultats encourageants que l’équipe espère reproduire sur un échantillon plus large, de 200 personnes.