L’épidémie est officielle. Le ministère de la Santé a confirmé ce 15 janvier que le virus Zika, transmis par le moustique, a franchi le seuil épidémique dans les départements de Martinique et de Guyane. Des mesures de prévention et de prise en charge ont été mises en place par les Agences Régionales de Santé (ARS) concernées.
Depuis les premiers cas, repérés fin décembre 2015, 47 cas autochtones ont été confirmés en Martinique. Un patient a développé une complication, le syndrome de Guillain-Barré, une atteinte du système nerveux périphérique. L’ARS signale également 610 cas « cliniquement évocateurs ». La Guyane semble davantage épargnée, avec 15 cas autochtones. « Mais la circulation virale est dispersée sur ce territoire laissant présumer de nombreux cas asymptomatiques », précise le ministère.
Des recommandations éditées prochainement
En réaction, des plans d’action ont été mis en place par les deux ARS. L’objectif est de répondre à l’épidémie et de gérer les cas compliqués, ainsi que les personnes vulnérables. L’attention sera accrue pour les femmes enceintes infectées par le virus Zika. En effet, le Brésil a reconnu le risque de microcéphalie, une anomalie congénitale qui se caractérise par un sous-développement de la boîte crânienne et du cerveau.
Le Haut Conseil de la Santé Publique (HCSP) compte aussi éditer un avis à destination des professionnels de santé, en début de semaine. Il précisera la conduite à tenir vis-à-vis des patients, notamment des femmes enceintes.
Des règles de prudence
Transmis par la piqûre du moustique tigre, le virus Zika provoque des symptômes grippaux (fièvre, maux de tête, courbatures) qui s’accompagnent d’éruptions cutanées. Le délai d’incubation varie de 3 à 12 jours. Des complications peuvent se présenter dans des cas rares, comme une conjonctivite, une douleur derrière les yeux ou des œdèmes aux mains ou aux pieds.
En prévention, le ministère de la Santé appelle la population à respecter quelques règles de prudence : détruire les larves et gîtes potentiels de reproduction – les eaux stagnantes principalement. Les habitants des zones concernées sont aussi invités à se protéger des piqûres de moustique, particulièrement actif en début et fin de journée, en portant des vêtements longs, en utilisant des répulsifs cutanés et en isolant leur maison à l’aide de moustiques, diffuseurs électriques ou tortillons.