« Sans elle ou sans lui je ne serai pas la personne que je suis aujourd’hui ». Lorsque l’on questionne des couples qui vivent ensemble depuis des années, cette formule revient comme un refrain. On réalise alors que l’on se construit en tant qu’individu grâce, et par rapport, à l’être aimé. Cela montre aussi à quel point le bien être de l’un dépend de celui de l’autre. Une influence qui persisterait même après la mort d’un des partenaires, révèle une étude parue dans Psychological Science.
Pour arriver à cette conclusion, les chercheurs ont suivi 546 couples dont l’un des partenaires est décédé au cours de l’étude et plus de 2 500 couples dont les 2 conjoints sont encore vivants.
Une influence à double tranchant
Comme ils l'avaient supposé, la qualité de vie actuelle des couples est associée à leur qualité de vie antérieure. Et alors que les chercheurs supposaient que la qualité de vie d’un veuf ou d’une veuve serait amoindrie, ils ont découvert que cette association subsistait dans les couples endeuillés. Les personnes heureuses dans leur couple avant le décès de leur compagnon, le restent une fois seule. Les auteurs de l'étude indiquent par ailleurs que l'âges des partenaires, leur état de santé ou encore le nombre d'années de vie commune n'influencent pas cette association.
« Même après avoir perdu les êtres aimés, ils restent avec nous, et continuent d’influencer notre qualité de vie au-delà leur mort, explique Kyle Bourassa, responsable des travaux et doctorant en psychologie à l’Université d’Arizona. Ce résultat montre à quel point les relations sont importantes pour notre bien être. Par ailleurs, cette interdépendance est à double tranchant : si la qualité de vie du couple était médiocre avant le décès alors on peut supposer que celle-ci ne s’améliorera pas. »