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Fièvre hémorragique

Fièvre de Lassa : 44 décès depuis novembre au Nigéria

Par Léa Surugue

La fièvre de Lassa, endémique dans certains pays d'Afrique sévit au Nigéria. 44 personnes sont mortes depuis novembre, et la maladie s'est propagée à dix régions du pays.

DURAND FLORENCE/SIPA

La fièvre de Lassa qui sévit au Nigéria partage de nombreux symptômes avec le virus d’Ebola qui a tué plus de 11 000 personnes en Afrique de l’Ouest. Vomissements, température corporelle élevée, maux de gorge, la maladie touche entre 300 000 et 500 000 personnes tous les ans, surtout en Afrique de l’Oust (voir encadré).

Cette maladie est endémique au Nigéria mais également au Bénin, en Guinée, en Sierra Leone et au Libéria. Dans ces trois derniers pays, où l’épidémie d’Ebola a le plus durement touché les populations, les deux maladies ont d’ailleurs été confondues pendant un moment, retardant la mise en place de mesures d’urgence pour lutter contre Ebola au printemps 2014.

 

Mortalité anormalement élevée

S’il n’est donc pas anormal de voir la fièvre de Lassa réapparaître au Nigéria, les autorités s’inquiètent d’un taux de mortalité particulièrement élevé. Confrontées à plus de 90 infections suspectes depuis novembre, elles dénombrent 44 morts dans dix des états du pays, soit un taux de mortalité de près de 50 %.

Trois d’entre eux sont très touchés : les états de Kano, Bauchi et Niger. Dans ce dernier, des cas suspects avaient déjà été observés en août, mais ils n’avaient jusqu’ici pas été rapportés aux autorités.

 

Depuis six semaines

Le premier cas rapporté est apparu dans l’état de Bauchi, au nord du Nigéria, il y a six semaines. Cependant, le ministre de la santé, Isaac Adewole, n’a communiqué officiellement sur le sujet que le 9 janvier, lorsqu’un étudiant est tombé malade en arrivant dans la ville de Lagos, la métropole la plus peuplée du continent africain.

Depuis, l’épidémie s’est aussi propagée à la capitale du Nigéria, Abuja, où un homme de 33 ans est décédé la semaine dernière.

Ce 19 janvier, un comité national de lutte contre la fièvre de Lassa va se rencontrer pour discuter des mesures à prendre, afin de mieux prendre en charge les malades et de d’éviter de nouveaux décès.

Les autorités sanitaires ont déjà recommandé d’éviter la consommation de certains aliments comme le gari, une farine de manioc qui se retrouve souvent en contact avec les rats vecteurs du virus, dans les logements.

 

La fièvre de Lassa, une épidémie récurrente en Afrique de l’Ouest

C’est en 1969 que le virus de la fièvre de Lassa a été découvert pour la première fois, même si la maladie est décrite par les professionnels de santé depuis les années 50. Asymptomatique dans 80 % des cas, la maladie peut toutefois sévèrement toucher le foie, la rate et les reins, et conduire à de graves séquelles. Elle est endémique dans plusieurs pays d'Afrique de l'Ouest.

La maladie se transmet à l’homme au contact d’excréments et d’urines de rats qui se retrouvent souvent dans les maisons. La transmission interhumaine est plus rare, mais peut avoir lieu, surtout en milieu hospitalier.

Après un taux d’incubation de 6 à 21 jours, des symptômes peuvent apparaître, parmi lesquels fièvre, faiblesse généralisée, céphalées, irritations de la gorge, toux, vomissements, ou encore diarrhées. Plusieurs de ces symptômes sont donc communs à la maladie d'Ebola.

Lorsque la pathologie empire, des œdèmes au visage peuvent être observés, ainsi que des tremblements ou des pertes de connaissances. 25 % les malades sont aussi tteints de surdité. En revanche, le taux de mortalité ne dépasse habituellement pas les 15 %.

Tous les sexes et tous les âges peuvent être touchés par la maladie, mais les femmes enceintes sont particulièrement fragiles. Elles décèdent dans 80% das cas lorsqu'elles sont infectées, avec le foetus.

Il n'y a pas de traitement spécifique, mais prise en charge précoce axée sur la réhydratation et le traitement des symptômes augmente les chances de survie.