Et si Winston Churchill avait été un précurseur en matière de santé ? Certes, sa consommation d’alcool, de cigares et son fameux « No sport », ne peuvent guère être cités en exemple. Cependant, l’ancien Premier ministre britannique avait une habitude, aujourd’hui louée par de plus en plus d’experts en santé : travailler debout. Une manière de lutter contre la sédentarité qui fait de plus en plus d’adeptes chez les Français, nous apprend Ouest-France.
La France aura mis le temps, 20 ans, mais tout doucement, elle commence à suivre la voie des pays nordiques, souvent précurseurs en la matière. On est encore loin du Danemark, où le bureau « assis-debout » est né, et où les entreprises sont aujourd’hui obligées par la loi d’en fournir à leurs employés. Mais petit à petit, ce « mobilier-santé » séduit de plus en plus d’employés.
Interviewés par l’AFP, plusieurs relatent les bénéfices qu’ils ressentent depuis qu’ils ont troqué leur bureau classique pour ces modèles qui permettent de changer de position de travail au cours de la journée, en ajustant la hauteur grâce à un mécanisme (le plus souvent électrique). « Plus de mal de dos, un sommeil de bébé et beaucoup moins de fatigue. J'ai même perdu quatre kilos en six mois », se réjouit Philippe Perdriau, 64 ans, journaliste. « On évite fatigue et maux de dos, on est plus alerte, et on reste concentré plus longtemps », renchérit Andrea Tueni, 27 ans, responsable d'une équipe de self-trading dans une banque. Ce sont d’ailleurs les banques et les assurances qui auraient ouvert la voie, explique Wilfrid Bodet, de Linak France, groupe de motorisation pour bureau.
Et ces entreprises ont sans doute fait un pari gagnant sur l’avenir en équipant leurs employés de ces postes de travail assis-debout. Aujourd’hui, les études scientifiques évaluant les effets néfastes de la sédentarité sont légion. Augmentation des risques de diabète, d’obésité, de cancers, mal de dos, fatigue… Rester assis tue, préviennent les experts. « Plus le temps journalier passé en position assise est élevé, plus courte est l'espérance de vie. Le monde de l'entreprise est le plus touché, car c'est là que l'on est assis le plus longtemps », explique à l’AFP le Pr François Carré, cardiologue et co-fondateur de l'observatoire de la sédentarité en France. Des chiffres de l’Institut américain de la santé, relayés par le site jolpress.com, indiquent qu’ un Américain adulte passe 7,7 heures par jour en moyenne sans bouger. Concernant les employés de bureau, ils sont 70 % à passer plus de cinq heures par jour assis.
Et mauvaise nouvelle : il ne suffirait pas d’aller transpirer au fitness quelques heures par semaine pour compenser les effets néfastes de la position assise. C’est au quotidien qu’il faut agir, et si une activité physique régulière ne peut qu’être bénéfique, c’est bel et bien contre la position assise qu’il faut lutter. De récentes recommandations britanniques, en faveur des postes de travail modulables, estimaient à 2 heures, au moins, le temps que devraient passer les employés debout.
En attendant que votre employeur soit convaincu, vous pouvez toujours mettre en place vos propres stratégies pour limiter votre temps quotidien passé assis.
Première publication : le 20 janvier 2016