Au Parlement européen de Strasbourg ce mercredi, les eurodéputés ont fait objection à un règlement communautaire autorisant un taux de sucre trois fois plus élevé que les recommandations de l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) dans les préparations alimentaires pour bébés.
Le texte de la Commission européenne, un acte délégué découlant de la refonte d’une réglementation existante, maintenait en effet la norme de 7,5 grammes de sucre pour 100 Kcal (100 calories en termes de diététique), soit 30 Kcal ou 30 % du total. L’OMS recommande, elle, de limiter la quantité de sucre ajouté à moins de 10 % de l’apport énergétique d’un aliment pour nourrissons afin de prévenir ceux-ci des risques d’obésité.
Pour cette raison, l'objection porté par les Verts à cet acte laxiste envers l'industrie agro-alimentaire, a été approuvée par 393 voix pour et 305 voix contre et 12 abstentions. Les eurodéputés ont, par ailleurs, demandé à la Commission européenne de leur soumettre une nouvelle proposition tenant compte des dernières données scientifiques.
Un amendement contre les OGM
Dans un communiqué, Michèle Rivasi, vice-présidente Verts-ALE et membre de la commission « environnement » est bien évidemment satisfaite : « Nous nous réjouissons aussi du fait que la majorité des députés aient accepté notre amendement pour refuser la présence d’OGM et de nanomatériaux dans la nourriture pour les nourrissons, ajoute-t-elle. C’est un premier pas dans le bon sens », pense-t-elle.
L'objection prévoit aussi que l'étiquetage des aliments transformés pour bébés devrait indiquer clairement que ces produits ne sont pas adaptés à des nourrissons âgés de moins de six mois et ne devraient pas affaiblir la recommandation relative à l'allaitement au sein exclusif pendant les six premiers mois.
La lutte contre les perturbateurs mise à mal
Néanmoins, les élus écologistes regrettent de ne pas avoir été suivis dans leur lutte contre les perturbateurs endocriniens contre lesquels ils recommandent la « tolérance zéro ». Les pesticides sont en effet des perturbateurs endocriniens et les enfants sont les plus sensibles à ces substances.
« Accepter des résidus de perturbateurs endocriniens n’a aucun sens scientifique puisque ces substances sont dites "sans seuil". C’est-à-dire que ce n’est pas la dose qui fait le poison mais le moment de notre vie auquel nous sommes exposés à ces produits. La majorité des parlementaires européens ne comprend toujours pas ceci », déplore Michèle Rivasi.