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Prothèse cardiaque Carmat : le quatrième patient est décédé





Il avait 58 ans, souffrait d’insuffisance cardiaque au stade terminal, et avait été opéré le 22 décembre dernier, dans le plus grand secret, comme ses trois prédécesseurs. Le quatrième patient ayant reçu un cœur artificiel Carmat est décédé ; la société l’a annoncé par voie de communiqué dans la nuit de mercredi à jeudi, indique Libération. Cet événement marque la fin de l’essai de faisabilité, l’heure est maintenant au bilan avant la suite éventuelle des essais cliniques.

 

La prothèse ne serait pas en cause dans le décès de ce quatrième patient, celui-ci étant « décédé de complications médicales, liées à son état critique pré- et post-opératoire », précise le communiqué de Carmat. Pascal Leprince, chef du service de l’institut de cardiologie à l’hôpital de la Pitié-Salpétrière, où le patient avait été opéré, apporte des précisions : « Nous avons réalisé une implantation sur un patient en phase terminale de son insuffisance cardiaque. L’implantation s’est déroulée tout à fait convenablement et la prothèse a donné toute satisfaction tout au long de son fonctionnement. Le patient est décédé de complications médicales non liées à la prothèse ».

 

La date du décès du patient n’est cependant pas précisée, mais il n’a, au mieux, survécu qu’un mois. Quatre jours avant cette implantation, le 18 décembre dernier, la société avait annoncé le décès du troisième patient implanté. Il avait été opéré le 8 avril dernier. Là aussi, la prothèse est hors de cause, le patient âgé de 74 ans avait succombé à un arrêt respiratoire, consécutif à une insuffisance rénale.

 

Le dernier patient, qui était le plus jeune des quatre hommes implantés depuis décembre 2013, est celui qui a survécu le moins longtemps. Le « record » de longévité post-opératoire revenant au deuxième patient, qui avait pu profiter de son cœur artificiel durant 9 mois. Le premier patient était lui décédé 74 jours après son opération.

 

En juillet dernier, l’équipe scientifique qui mène ce projet initié par le professeur Alain Carpentier, avait publié dans la revue médicale The Lancet, un bilan à mi-parcours, présentant les premières données cliniques des patients, et les détails de leur mort. Cette publication mettait en avant de très bons résultats quant aux propriétés anti-thrombotiques de la prothèse : elle n’avait en effet provoqué aucun caillot chez les patients. Selon les scientifiques, les décès des deux premiers patients étaient imputables à des défaillances électroniques de la prothèse. Un défaut qui avait pu être modifié avant l’implantation du quatrième patient.

 

Un peu plus de deux ans après la première implantation, Carmat vient donc de terminer la première phase d’évaluation de sa prothèse. L’Agence nationale de sécurité du médicament (ANSM) avait en effet autorisé pour cet essai dit de « faisabilité », l’implantation de 4 patients en France. Dans son communiqué, la société annonce que « l’expérience accumulée permet de préparer la documentation nécessaire pour l’étude pivot ». Si elle est validée par les autorités sanitaires, la suite de l’évaluation clinique de ce cœur artificiel, unique au monde, pourrait se faire dans plusieurs pays.

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