La dépression saisonnière ? Un mythe, selon des chercheurs américains qui se sont penchés sur cette « maladie » qui touche de très nombreuses personnes (mais aussi des pingouins…) à l’approche de la grisaille hivernale.
Si les maux évoqués par les victimes sont réels - tristesse permanente, hypersomnie, boulimie… - l’existence d’un phénomène propre aux saisons reste encore incertaine. Une vaste étude publiée dans le journal Clinical Psychological Science, réalisée d’après les données de près de 35 000 Américains âgés de 18 à 99 ans, suggère qu’il n’y aurait en réalité aucun lien.
Une prévalence similaire
« L’idée selon laquelle il y a une association entre les changements de saisons et les troubles dépressifs est très répandue, expliquent les auteurs, qui ont ciblé la zone géographique des sujets de l’étude. Nous avons analysé les données sous de nombreux angles, et réalisé que la prévalence de la dépression est très stable quelque soit la latitude, la saison et l’exposition à la lumière ».
Les chercheurs se sont en particulier penchés sur les données de 1754 personnes avec un diagnostic de dépression sévère. Ils ont constaté qu’il n’y avait aucune influence des saisons sur leur état.
« Ces découvertes mettent en cause la légitimité qu’il y a à considérer la dépression saisonnière comme un trouble psychiatrique en soi », expliquent les chercheurs. Ainsi, si beaucoup de personnes ressentent ses symptômes, la cause serait à chercher ailleurs. « Etre déprimé pendant l’hiver ne signifie pas que l’hiver est à l’origine de la dépression… »
Améliorer le diagnostic
Ces travaux ont ainsi vocation à améliorer le diagnostic des personnes qui se disent atteintes de dépression saisonnière. « Initier des traitements fondés sur une cause erronée ne peut en aucun cas mener à des guérisons rapides et durables », concluent-ils.
La dépression saisonnière serait un mythe - Etude américaine https://t.co/SP0cYpg91X #sante pic.twitter.com/xKFabIVCwP
— Pourquoidocteur (@Pourquoidocteur) 22 Janvier 2016