Marisol Touraine affiche une grande détermination à son retour du forum économique de Davos, qui réunit les dirigeants du monde politique et du business. S'exprimant ce samedi, à l'occasion de la première Journée nationale de l'innovation en santé, la ministre veut faire de la France un pays pionnier dans le secteur de la santé connectée.
A l'image des trois révolutions industrielles, qui ont bouleversé l'environnement économique mondiale, Marisol Touraine estime que nous sommes à l'aube d'une « troisième révolution du monde de la santé ».
Après la révolution de la chimie, qui a permis l'élaboration du médicament, et celle de la robotique, qui a créé de nouvelles machines pour mieux opérer, la ministre de la santé explique que la troisième révolution concernera le digital.
Grâce au formidable essor des nanotechnologies et biotechnologies, ainsi que de la réalité virtuelle, la manière de se soigner et les systèmes de santé devraient être transformés en profondeur. Avec à la clé, le développement d'une médecine de plus en plus personnalisée.
Soutenir l'innovation
Pour bénéficier de ces progrès, Marisol Touraine veut soutenir concrètement l'innovation, pour continuer à faire la France une référence en la matière.
L'idée est d'appuyer l'action des porteurs de projets, en s'attelant à simplifier la complexité administrative et financière qui bloque le travaille de start-ups innovantes. « Nous pouvons aller encore plus loin. En faisant tomber les barrières administratives qui freinent les ambitions. En soutenant les jeunes entreprises qui démarrent, qui portent une idée novatrice qu’elles cherchent à développer », a affirmé la ministre.
Ce n'est pas qu'un effet d'annonce. Le gouvernement va dégager d'importants moyens financiers pour soutenir la capacité des entreprises à innover. Un fonds, annoncé en octobre, en partenariat avec le Commissariat général à l’investissement, pour soutenir les start-up françaises, verra bien le jour, avec un montant revu à la hausse : 340 millions d'euros au lieu de 100 millions. De quoi booster le secteur par le biais d'entreprises dynamiques et en bonne santé financière.
Et pour garantir un dialogue fluide et apaisé entre ces acteurs et les professionnels de santé, Marisol Touraine a profité de cette Journée nationale pour nommer Jean-Yves Fagon au poste de délégué interministériel à l’innovation en santé. Un rôle qui devra justement permettre de simplifier les échanges entre tous ceux qui construisent la santé de demain.
Opportunités et défis sans précédant
Pour que toutes innovations soient réellement bénéfiques, Marisol Touraine a rappelé l'importance d'en assurer un égal accès à tous, et de les développer, dans le respect de l'éthique.
Par exemple, le prix des nouveaux traitements empêche de nombreuses personnes d'en bénéficier alors qu'ils représentent leur meilleure chance de guérir. Un problème financier et moral important, que Marisol Touraine veut résoudre lors d'une grande conférence à Lyon, en avril.
« La question du prix de l’innovation est centrale, décisive pour les années à venir. Elle ne trouvera de réponse qu’au niveau international. J’ai décidé de mener une grande offensive européenne. Une grande conférence se tiendra au début du mois d’avril à Lyon, à l’initiative du président de la République » a t-elle annoncé.