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D'après l'OMS

El Niño menace la santé de 60 millions de personnes en 2016

Par Léa Surugue

El Niño est un phénomène climatique responsable de graves sécheresses ou au contraire, de pluies torrentielles. Il pourrait affecter la santé de 60 millions de personnes. 

CHINE NOUVELLE/SIPA

«El Niño », c'est le nom donné au phénomène climatique qui découle de l'interaction de l'océan et de l'atmosphère, dans le Pacifique. Littéralement, le terme signifie « petit garçon » en espagnol. Pourtant, le « Niño » est loin d'être innocent et ses conséquences à l'échelle planétaire sont potentiellement désastreuses.

Il est notamment à l'origine de pluies très fortes dans certaines régions tropicales d'Afrique, d'Amérique du Sud ou encore d'Asie, alors que dans d'autres régions il conduit à une hausse des températures provoquant de graves épisodes de sécheresse. 

Comme tout phénomène météorologique extrême, il peut avoir de lourdes conséquences sur la santé des populations dans les zones affectées. Les récentes estimations de l'Organisation Mondiale de la Santé avancent le chiffre de près de 60 millions de personnes, à risque de voir El Niño impacter négativement leur santé, en 2016. 

 

Comparable à 1997-98

L'OMS s'appuie en effet sur les données dont elle dispose sur l'épisode del Niño de 1997-98, qui avait été particulièrement meurtrier. Tous les experts disent que celui de cette année sera être comparable. 

A l'époque, les pluies avaient été très importantes, surtout dans l'Est de l'Afrique. Inondations et épidémies avaient eu lieu, et de nombreuses personnes étaient mortes du choléra, du paludisme, et de malnutrition. D'autres régions avaient connu une grande vague de sécheresse, provoquant de vraies crises d'insécurité alimentaire. 

Pour limiter l'ampleur d'un tel scénario catastrophe, l'OMS appelle les pays à risques, qui se trouvent presque tous dans des régions en développement, à se préparer. Cela passe notamment par un renforcement des systèmes de soins, en instaurant une surveillance accrue des populations et des programmes de vaccinations d'urgence. Des financements sont aussi nécessaires, pour prendre en charge les personnes en situation de malnutrition. 

Sept pays ont déjà fait des demandes de soutien financier à l'OMS. Il s'agit de l'Ethiopie, du Lesotho, du Kenya, de la Papouasie-Nouvelle Guinée, de la Somalie, de la Tanzanie et l'Ouganda, pour un montant qui atteint au total les 76 millions de dollars (plus de 70 millions d'euros). D'autres pourraient prochainement les suivre dans cette voie, en fonction de la sévérité du « Niño ».