Face à une nouvelle d’épidémie d’Ebola, la Grande-Bretagne ne pourra pas protéger tous les britanniques, alerte la Commission des sciences et des technologies dans un rapport publié la semaine dernière. En cause : l’incapacité du pays à produire suffisamment de vaccins.
Après avoir examiné l’action du pays dans la lutte contre le virus Ebola, le groupe de parlementaires a salué les volontaires partis sur le terrain, ou ceux acceptant de participer à des essais cliniques. Mais malgré cette mobilisation, la commission estime que la Grande-Bretagne n’est pas en mesure d’agir rapidement à une prochaine flambée. « Les équipements existants sont dégradés et l’édification de nouvelles installations prendra plusieurs années, laissant le pays dans une situation vulnérable », a avertit la commission.
Développer l'industrie pharmaceutique
Les parlementaires ont donc appelé le gouvernement à prendre des décisions. Ils recommandent d’encourager le secteur privé à investir dans la production de vaccins mais également à négocier avec les fabricants pour obtenir un accès rapide à ces produits en cas d’épidémie. Un enjeu majeur car sans stock disponible la réalisation d’essai clinique est impossible.
Par ailleurs, la commission est revenue sur le retard de réaction de la Grande-Bretagne. « Ce retard a été évident à chaque étape de notre action », a-t-elle déploré avant de critiquer à nouveau l’absence de dépistage systématique aux aéroports, alors recommandé par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et pratiqué partout ailleurs.
Cependant, cette phase de banalisation de l’épidémie a été commune à tous les pays du monde. Alors que le virus s’est propagé dès décembre 2013 en Afrique de l’Ouest, ce n’est qu’en août 2014 que la communauté internationale a pris conscience de la gravité de la situation.
Préparer le futur
« Nous devons désormais nous assurer que la Grande-Bretagne ne soit pas prise au dépourvue lorsque la nouvelle épidémie frappera. Des vies peuvent être perdues à cause de notre inaction », ont exhorté les parlementaires.
De son côté, la France prépare elle aussi la prochaine épidémie d’Ebola. En mars prochain, elle organisera avec le concours de l’OMS, une conférence de haut niveau sur la sécurité sanitaire. Ce retour d’expérience devrait permettre d’élaborer des recommandations en matière de gestion de crise sanitaire.