9,6 milliards d’euros, le montant paraît exorbitant et pourtant, il est rigoureusement exact. De plus, c’est en sauvant des vies que la collectivité pourrait économiser ce pactole. Le calcul de la Fondation Greffe de vie, que détaille Damien Mascret dans le Figaro, est simple. Le coût d’une transplantation rénale est équivalent à celui d’une dialyse. Mais une greffe permet d’économiser 67 000 euros les années suivantes.
Alors, en faisant baisser d’un tiers le taux de refus de prélèvement d’organes et en portant à 25% du total la part des greffes avec donneurs vivants, on arrive au chiffre de 9,6 milliards. Un calcul que confirme Emmanuelle Prada-Bordenave, directrice de l’Agence de biomédecine. « La suprématie économique de la greffe sur la dialyse est tellement évidente que s’engager de façon déterminée dans la dialyse est une impasse pour les finances d’un pays », ajoute cette responsable. Le nombre de donneurs en état de mort encéphalique stagne autour de 3 000 depuis 2007, alors que plus de 16 000 personnes sont en attente de greffe, précise le journaliste.
Aujourd’hui, lorsqu’une personne décède, le taux de refus des proches, est d’environ 32%. Mais le taux varie de 10% à 45% suivant les régions. L’information semble bien déterminante dans le choix de l’entourage.
Autre variable sur laquelle insiste l’association, les greffes de rein à partir de donneurs vivants représentent 10% du total des greffes en France contre 40% à 50% aux Pays-Bas, au Royaume-Uni ou en Scandinavie. Les deux types de greffe «doivent être développés de concert », insiste Emmanuelle Prada-Bordenave.
Bien sûr, la démarche de la Fondation n’est pas de calculer le prix d’une vie. En adressant une lettre ouverte à François Hollande, à l’occasion de la Journée mondiale du don d’organes, le président de cette association veut encourager la greffe qui, rappelle-t-il « sauve des vies et améliore la qualité de vie de milliers de personnes ». « L’an dernier, souligne le quotidien, faute de donneurs suffisants, 216 personnes ont attendu en vain le coup de téléphone salvateur leur annonçant qu’ils allaient être greffés ».