L’endettement n’a pas les mêmes conséquences pour tous les enfants. Une étude américaine montre que le type de dettes qu’ont contractées les parents influence le bien-être émotionnel de ces derniers. Un crédit immobilier ou un prêt étudiant affectent moins leur santé mentale, concluent les résultats parus dans Pediatrics.
Ces travaux se concentrent sur 9 000 enfants (5-14 ans) suivis entre 1986 et 2008, avec une évaluation annuelle ou biennale. L’endettement de leurs parents a été analysé selon leur caractéristique principale (frais médicaux, crédit automobile…) et le fait qu’ils appartiennent à une dette « stable » ou « instable » - la seconde se démarquant par le fait de n’être rattachée à aucun investissement solide.
L’analyse générale révèle que les emprunts nuisent en général au bien-être des enfants. Mais le second type de dette s’avère plus délétère qu’un investissement durable – comme un crédit immobilier. Les jeunes présentent un moins bon score socio-émotionnel. Selon les chercheurs, cela s’explique par un plus haut niveau de stress et d’anxiété de la part des parents, ce qui perturbe l’éducation.
Une épée à double tranchant
A l’inverse, investir dans la pierre ou l’instruction serait plutôt bénéfique. « Il semble logique, sur le plan intuitif, qu’une dette qui aide à améliorer le statut social ou un investissement (…) puisse aboutir à de meilleurs résultats, tandis qu’une dette qui n’est pas liée à ces investissement peut être plus néfaste », analyse Jason Houle, principal auteur. Ce sociologue compare les crédits à la consommation à une épée à double tranchant : à court terme, ils permettent de combler un déficit. Mais à long terme, ils perturbent l’équilibre familial et les taux d’intérêt ont tendance à exploser.
La tendance de l’endettement des ménages – mesuré par l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee) – le confirme : entre 2005 et 2015, les dettes ont accru de 44 % - pour atteindre 1,189 milliards d’euros. La première cause reste cependant la hausse des prix de l’immobilier. La seconde s’avère plus inquiétante : les offres de crédit à la consommation se multiplient.