Ils sont en colère, et ont bien l'intention de le faire savoir en prenant la parole sur les réseaux sociaux. Les éleveurs de volailles vivent depuis novembre une vraie catastrophe. En effet, de nombreux élevages sont touchés par une épidémie de grippe aviaire. A ce jour, 69 foyers d’influenza aviaire hautement pathogènes pour les volailles ont été détectés, dans 8 départements du Sud-Ouest de la France.
Pour les éleveurs, le coup de grâce a été porté le 18 janvier dernier, lorsqu'un arrêté du ministère de l'Agriculture a interrompu la production de canetons, pendant cinq mois.
Cela correspond à près de 75 % des acteurs français de la filière et a d'ores et déjà entraîné des situations compliquées pour de nombreux éleveurs. Pour le gouvernement toutefois, il s'agit d'une mesure nécessaire pour rétablir la confiance et poursuivre les exportations à l'étranger.
Les canards en colère
Les éleveurs sont donc très mécontents de cette mesure, qui pourrait coûter jusqu'à 300 millions d'euros à la filière. Au cours de ces derniers jours, un mouvement nouveau a pris de l'ampleur sur les réseaux sociaux, en particulier sur Facebook, à travers lequel ils manifestent leur inquiétude.
Baptisé « Les canards en colère », le groupe Facebook créé pour informer sur leur cause compte déjà 1 722 membres alors qu'il a moins d'une semaine. Son fondateur, Lionel Candelon, un éleveur de 29 ans de la commune d'Estirac, dans les Hautes-Pyrénnées, espère bien faire bouger la ligne du gouvernement afin d'éviter un « drame humain».
« La filière touche 100.000 personnes directement. Les couvreurs ont déjà fermé dans le Sud-Ouest et les gens sont déjà en chômage technique», a-t-il indiqué à l'AFP.
Une lettre ouverte à Stéphane Le Foll, le ministre de l'Agriculture demande purement et simplement l'abrogation de la mesure du 18 janvier, et une réunion entre tous les acteurs de la filière, afin de trouver une autre solution constructive aussi bien pour les petits éleveurs que pour les gros.