« Rapports avec les parents OK. Amis OK. Job de ses rêves. Aime sa femme par-dessus tout. » Ce constat est celui rédigé par le psychiatre d’Andreas Lubitz dans le dossier médical du jeune pilote, quatre jours avant qu’il ne précipite l’A320 de la Germanwings dans les Alpes françaises. Dix mois après le drame, le Parisien retrace l’itinéraire médical du pilote qui, dans les mois précédant son suicide, avait consulté une trentaine de spécialistes.
C’est la saisie des nombreux dossiers médicaux détenus par ces praticiens qui permet d’en savoir un peu plus sur l’étrange itinéraire d’Andreas Lubitz, faute de pouvoir comprendre ce qu’il s’est réellement passé. Dès les premiers jours après le crash, l’état dépressif du pilote avait été révélé, et la question du secret médical soulevée.
Mais au vu du nombre de spécialistes consultés par le jeune homme – 7 pour le seul mois précédant sa mort –, il apparaît que chacun des praticiens n’a peut-être pas pu prendre toute la mesure de la pathologie d’Andreas Lubitz. Ces spécialistes ne travaillaient pas ensemble et n’ont, a priori, pas eu l’occasion de croiser leurs observations.
Pourtant, l’examen de leurs notes révèle de l’inquiétude chez chacun d’eux. Soigné pour une dépression sévère en 2009, lors de sa formation de pilote, il semble qu’Andreas Lubitz n’ait plus consulté avant 2014. Mais cette fois-ci pour un problème de vision. Un diagnostic, par la suite réfuté, d’une DMLA débutante aurait plongé le jeune homme dans une profonde angoisse, jusqu’à en perdre le sommeil. Le pilote rapporte même des « attaques de panique ». Mais tous les examens et les consultations aboutiront à la même conclusion : ces troubles de la vision n’ont aucune source organique et sont vraisemblablement d’origine psychosomatique. Une explication qui ne fait qu’ajouter au malaise de Lubitz qui pourtant, quelques jours avant sa mort, semble aller un peu mieux : sa compagne a déclaré l’avoir trouvé apaisé et il avouait lui-même parvenir à mieux dormir.
Pourtant, comme le révèle le Parisien, dans le même temps, les historiques de navigation de son Ipad indiquent qu’il se renseignait sur les « quantités de somnifères pour provoquer la mort », « les troubles du sommeil » et les « directives anticipées ». Le 20 mars, alors que son psychiatre rédige ce résumé ne montrant aucun problème relationnel dans la vie de Lubitz, celui-ci tapait dans son moteur de recherche : « code porte cokpit »...