Corentin n’aurait pas dû subir une appendicectomie. Cet enfant de 11 ans est mort en novembre 2014 au cours d’une intervention à Metz (Moselle). Selon son père, qui a consulté un rapport d’experts, remis début janvier, rien ne justifiait cette décision. « Il n’y avait pas d’appendicite aiguë, ni d’indication opératoire immédiate », a-t-il souligné au micro de l’AFP.
La famille de Corentin a déposé plainte contre X pour homicide involontaire. Le rapport d’experts, consulté par Le Républicain Lorrain, est accablant à l’encontre du personnel de la clinique Claude-Bernard de Metz. Au cours de l’opération, réalisée le lendemain de l’admission de l’enfant aux urgences, des complications se sont présentées. Au total, sept praticiens se sont succédés à son chevet – dont trois chirurgiens.
Le rapport souligne que Corentin ne présentait pas d’indication pour une opération immédiate. Plusieurs failles ont été mises en évidence concernant l’intervention elle-même : la cœlioscopie – utilisée dans 70 % des cas – n’a pas été réalisée dans les règles de bonne pratique. Après la survenue de la complication, de longues minutes ont été perdues avant que son origine ne soit détectée.
De moins en moins d'interventions
Au-delà de ce fait divers dramatique, l’affaire soulève la question du recours à l’appendicectomie. Les complications sont très rares, lors de ces chirurgies, et la mortalité est inférieure à 0,5 pour 1 000 lors d’une appendicite simple.
Mais la question des bonnes indications est régulièrement soulevée. En effet, de fortes disparités territoriales existent, comme l’a montré un rapport de l’Assurance maladie.
Un rapport de la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (DREES) relativise toutefois le phénomène. Entre 2000 et 2003, le nombre d’appendicectomies a reculé de 8 % par an. Ses auteurs saluent « un recours plus adapté à la chirurgie », grâce à l’utilisation de scores prédictifs de diagnostic et d’outils d’imagerie.
Source : DREES
Lors des années 1980, 300 000 interventions étaient pratiquées. La chute est donc réelle. Mais régulièrement, des voix s'élèvent contre le recours excessif à cette chirurgie. En effet, 80 000 opérations reste un nombre très élevé. Pour tenter de le réduire, une chercheuse française a évalué, avec succès, l'intérêt des antibiotiques.