En 2013, 7,7 millions d’enfants et adolescents sont décédés, dont 6,6 millions d’enfants de moins de 5 ans. Ce triste bilan est présenté ce mardi dans la revue JAMA Pediatrics. Il s’appuie sur le rapport Global Burden of Disease 2013 évaluant les causes de mortalité des enfants et adolescents dans 188 pays.
Les maladies respiratoires, les complications dues à une naissance prématurée, la diarrhée ou encore le paludisme sont les principales causes de décès chez les tout-petits, essentiellement en Asie et en Afrique. Chez leurs aînés (10 à 19 ans), les accidents de la route (première cause de décès), le Sida, l’automutilation, les noyades et les infections intestinales sont les grands responsables. « Les décès liés à des blessures sont les principales causes de mortalité dans la plupart des pays excepté ceux d’Afrique subsaharienne où le sida était la cause dominante, précisent les auteurs. En revanche, le suicide est la principale cause de décès dans de nombreux pays d’Asie et d’Europe. »
En France, 4 789 enfants et adolescents sont morts en 2013. Pour la grande majorité, ces décès sont liés à des malformations congénitales et des complications à la naissance. Viennent ensuite les accidents de la route. Selon les résultats, la situation française est similaire à celle de ses voisins européens ou américains.
Source : Top Cause of Death by Country for Children and Adolescents Aged 0 to 19 Years, Both Sexes, 2013. "Global and National Burden of Diseases and Injuries Among Children and Adolescents Between 1990 and 2013", JAMA Pediatrics.
Manque cruelle de prévention
Mais les inégalités entre ces pays développés et ceux en développement sont criantes. Dans ces derniers, une grande majorité des décès sont imputables à des pathologies évitables par la vaccination comme la rougeole ou la coqueluche. Le manque d’hygiène et de mesures sanitaires est grandement responsable des infections intestinales, des diarrhées et des fièvres entériques (aussi appelée typhoïde). Enfin, le fardeau du sida - qui a emporté plus de 75 000 enfants et adolescents – pourrait être allégé si ces pays avaient un meilleur accès aux antirétroviraux.
Par ailleurs, les auteurs déplorent le manque de prévention du suicide. « L’ingestion de pesticide est une méthode fréquemment utilisé chez les jeunes des pays en développement, indiquent les chercheurs. L’interdiction de ces produits toxiques au Sri Lanka et en Corée du Sud a permis de réduire le nombre de tentatives de suicides. Une stratégie nationale de prévention peut jouer un rôle important, mais celles-ci manquent cruellement dans de nombreux pays », expliquent-ils.
Les chercheurs insistent alors sur la mise en place de mesures de prévention, de campagne de vaccinations pour diminuer la part des décès évitables. « Ces mesures peuvent sauver des millions de vies et accélérer le déclin de la mortalité infantile », concluent-ils.