Certains prétendent qu’il s’agit d’un nouveau caillou dans la chaussure de l’exécutif, d’autres, au contraire, affirment que la démocratie s'exprime. Le projet de loi sur le mariage des homosexuels, prévu pour décembre, ne sera débattu à l’Assemblée nationale qu’en janvier 2013. « Je ne veux pas bâcler le texte, plaide dans Libération, Jean-Jacques Urvoas, président de la commission des Lois. « Il nécessite que le rapporteur bénéficie de temps ». En fait, expliquent les journalistes de Libération, le projet de loi bute sur l’aide à la procréation médicalement assistée (AMP).
Le gouvernement n’avait pas envisagé dans son projet initial de mariage pour tous de donner la possibilité aux couples de lesbiennes de recourir à l’AMP. « Une patate chaude refilée au Parlement par un gouvernement qui n’a pas osé dépasser le stade du mariage-adoption ? », interroge le quotidien.
Mais en fermant la porte d’emblée à l’homoparentalité, Jean-Marc Ayrault a réduit le débat à des positions de principe. Elles débordent d’ailleurs le clivage majorité-opposition. Dans les bastions « cathos de gauche, observe Libération, c’est l’accès à l’AMP pour les couples de femmes qui cristallise le débat ».
Alors, ces deux mois de réflexion sont plutôt bien accueillis par les associations. Le groupe de travail parlementaire pourra ainsi procéder à des auditions. Elles permettront « d’entendre la voix d’enfants élevés par des parents homosexuels et aujourd’hui devenus adultes, confie la porte-parole d’une association ». Selon elle, «cela permettra d’incarner et d’éclairer le débat, et d’éviter qu’il ne soit confisqué par des gardes-chapelles idéologiques ». Pas sûr : un sondage du Nouvel Observateur publié cette semaine révèle que 51% des Français seraient favorables à l’AMP pour les couples de lesbiennes, 49% à l’adoption ». Difficile de trancher !