ACCUEIL > QUESTION D'ACTU > Mediator : la justice reconnaît le préjudice d'anxiété

Au cas par cas

Mediator : la justice reconnaît le préjudice d'anxiété

Par Antoine Costa

Pour la première fois, le préjudice d'anxiété a été reconnu par la justice pour 12 consommateurs du Mediator. En revanche, 38 usagers n'ont pas eu gain de cause.

REVELLI-BEAUMONT/SIPA
MOTS-CLÉS :

Elles ne sont pas malades à cause du Mediator mais sentent l’épée de Damoclès. Une angoisse reconnue aujourd’hui par la justice. Ce jeudi, le tribunal de grande instance (TGI) a reconnu le préjudice d’anxiété pour 12 plaignants. Une première dans le scandale du Médiator. En revanche, 38 personnes n’ont pas eu gain de cause, faute de preuves. Ils pourraient faire appel.

Dans 3 décisions, les juges des référés du TGI de Nanterre ont condamné le fabricant et les laboratoires Servier à payer 1 500 euros de provisions sur indemnisations au titre du préjudice d’anxiété aux 12 consommateurs. A l’audience du 8 décembre 2015, les 50 plaignants avaient réclamé 15 000 euros chacun de provisions. Une décision qui mécontente les laboratoires Servier. Ils ont fait savoir qu’ils pourraient faire appel.


Responsable de plus de 2 000 décès

Utilisé par 5 millions de personnes en France, cet antidiabétique a largement été détourné comme coupe-faim pendant plus de 30 ans avant d’être retiré du marché français en novembre 2009. Le Mediator (benfluorex) est à l'origine de graves lésions des valves cardiaques (valvulopathies) et de l'hypertension artérielle pulmonaire (HTAP), une pathologie rare et incurable. Selon la littérature médicale, le risque de valvulopathie disparaît 2 ans après l’arrêt du traitement. Mais aucune donnée ne permet de conclure pour la HTAP.

D’après une expertise judiciaire, ce médicament pourrait être responsable à long terme de la mort de 2 100 personnes.