Sauver plus de 800 000 vies chaque année sans médecins, sans médicaments et même sans bouger. Cette formidable prouesse, c’est notre corps qui est capable de la réaliser.
Une étude portant sur 164 pays montre que la généralisation de l’allaitement maternel pourrait éviter tous les ans la mort de 823 000 enfants de moins de cinq ans, prévenir plusieurs pathologies infantiles et même réduire de 20 000 le nombre de décès annuel de cancer du sein.
« Allaiter au sein ou au biberon est sans doute une question de choix individuel, du moins pour les mères libres (sur le plan matériel, professionnel ou familial) de cette décision. Mais c’est aussi une question de santé publique », prévient, d’emblée, le journaliste Pierre Le Hir dans Le Monde.
C’est sans doute ce qu’a voulu rappeler l’OMS en préconisant un allaitement exclusif jusqu’à 6 mois, plus partiel jusqu’à deux ans.
Financée par la Fondation Bill et Melinda Gates et par la Wellcome Trust britannique, cette méta-analyse (une synthèse de plusieurs études) met également un terme à l’idée reçue selon laquelle cette préconisation concernerait en priorité les pays pauvres. Les auteurs de l’étude réaffirment que « l’allaitement maternel sauve des vies et de l’argent dans tous les pays ».
D’ailleurs, rappelle le quotidien, un peu plus d’un enfant sur cinq est allaité au sein – au moins partiellement – jusqu’à douze mois dans les pays riches, alors que la quasi-totalité des bébés vivant dans les zones à faibles ou moyens revenus profite de cette alimentation naturelle dans les premières semaines. A six mois, ils ne sont plus qu’un sur trois.
A un an, la France (5 %) fait certes mieux que plusieurs pays, comme le Royaume-Uni (0,5 %), l’Irlande (2 %) ou le Danemark (3 %), mais reste très loin derrière le Japon (60 %), la Norvège (35 %), les Etats-Unis (27 %), l’Espagne (23 %) ou l’Allemagne (23 %).
Première diffusion : le 29 janvier 2016