L'impact délétère des publicités alimentaires sur les enfants est démontré une nouvelle fois. C’est en effet ce que suggère une étude émanant de l'université de Liverpool (Royaume-Uni). Des travaux parus ce vendredi dans l'American Journal of Clinical Nutrition.
Les chercheurs britanniques ont passé en revue et analysé 22 études qui s'intéressaient aux effets des publicités alimentaires sur la consommation des téléspectateurs et des internautes.
Lors de ces études, enfants et/ou adultes ont ainsi été exposés à des pubs vantant les mérites de produits sucrés et/ou gras, soit à la télévision soit sur internet. Chaque étude a ensuite mesuré la quantité de nourriture consommée après l'exposition aux réclames. Les chercheurs ont comparé ces résultats à un groupe de personnes qui n'avait pas vu ces pubs.
A la télé ou sur internet
Et comme une étude similaire (menée à l'Université de Yale) publiée en début de mois, les résultats sont sans appel. Les scientifiques ont observé que « même si les pubs alimentaires ne faisaient pas augmenter la consommation de nourriture chez les adultes, elles accroissaient de façon significative la consommation des enfants ». Les données montrent, par ailleurs, que l'exposition à ces spots à la télé, ou sur internet, produisait le même effet.
L'auteure de l'étude, le Dr Emma Boyland, explique que l'analyse de ces études a montré que « les publicités alimentaires ne produisent pas uniquement des effets sur les choix des marques, mais encouragent à la consommation ». Elle s'inquiète donc pour les enfants « étant donné l'exposition quotidienne d'une majorité d'enfants à de nombreuses pubs concernant la malbouffe ».
Et le médecin n'hésite pas à critiquer le marketing alimentaire : « De petites augmentations cumulées d'apports en énergie ont entraîné l'actuelle épidémie d'obésité infantile, et le marketing alimentaire joue un rôle prépondérant par rapport à cela ». Pour terminer, elle déplore aussi que « les effets ne se limitent pas aux publicités télé, le marketing en ligne mené par des marques alimentaires et des boissons est désormais bien établi et entraîne un impact similaire ».
Le Dr Boyland conseille donc très vivement aux parents de limiter l'exposition des plus jeunes à ces publicités.
France : la pub supprimmée des programmes pour enfants
Une pub pour du chocolat au lait entre deux dessins animés sur France 2 ? C’est fini. Les députés ont voté le 13 janvier la suppression de la publicité pendant les émissions pour enfants diffusées sur les chaînes télévisées du service public. Le texte, passé in extremis, n’a pu être adopté qu’en raison de l’absentéisme chronique des députés à l’Assemblée Nationale.
Seuls les Verts, porteurs du texte, sont en effet venus en masse pour voter la suppression, contre l’avis du gouvernement et du groupe PS, opposés à cette réforme. Depuis plusieurs mois, ces derniers s’affairent à vider le texte de sa substance au cours des débats parlementaires, mettant en avant une perte de recettes évaluée à 20 millions d’euros pour France Télévisions.
Concrètement, la mesure devrait toutefois entrer en vigueur le 1er janvier 2018. Elle prévoit de supprimer la publicité commerciale pendant les programmes des chaînes publiques à destination des enfants de moins de 12 ans, ainsi que pendant les 15 minutes qui les précèdent et les suivent. « La jeunesse pâtit physiquement et psychologiquement d'une surexposition aux messages publicitaires », a défendu l'écologiste Michèle Bonneton.
Malbouffe : Quand la pub favorise le surpoids chez les enfants https://t.co/6FWI7G5jSn #sante #obesite pic.twitter.com/q9Drrq0KJN
— Pourquoidocteur (@Pourquoidocteur) 17 Janvier 2016