Au-delà du style, de la personnalité et de la perception, l’action. Le plan gouvernemental de lutte contre les drogues et les conduites addictives 2013-2017 s’est fixé plusieurs objectifs, qui ont guidé toute l’action de la Mildeca au cours de ces années. Une première enveloppe de 58 millions d’euros a été consentie pour le plan d’actions 2013-2015.
Evaluer
Le premier objectif a consisté à « fonder l’action publique sur l’observation, la recherche et l’évaluation », précise le plan. Ainsi, Danièle Jourdain Menninger finance moult études et évaluations afin d’établir des connaissances scientifiques et rationnelles sur des sujets parfois obscurs et surtout très passionnels.
Parmi les domaines investigués : efficacité des politiques pénales, coût social du tabac et de l’alcool, conduites addictives à l’adolescence (Inserm), efficacité des dispositifs médicosociaux de prise en charge des addictions...
Prévenir
La prévention est l’autre grande priorité du mandat de Danièle Jourdain Menninger, qui a relancé les Consultations Jeunes Consommateurs (CJC), à deux doigts de la fermeture sous Etienne Apaire. Ce dispositif, piloté par les associations, permet de réunir parents, adolescents et professionnels autour d'une approche des addictions "à la cool", sans morale ni grand discours. Il vise à faire réfléchir les jeunes sur ce qui relève du plaisir, ce qui vire à la dépendance - cannabis, alcool, tabac, jeux, Internet... Il y en a 400 en France, largement méconnues ; la Mildeca a voulu les sortir de l'ombre. Par ailleurs, des formations au dépistage précoce commencent à voir le jour en milieu scolaire, notamment en Ile-de-France.
Parler aux jeunes
Car les adolescents sont la cible première de la Mildeca. C’est d’ailleurs l’un des grands regrets de sa présidente : ne pas avoir suffisamment trouvé « les mots qui les touchent ». Ce n’est pas faute d’avoir essayé. Des spots d’information ont été relayés l’an dernier ; le ton « djeuns » était plutôt juste et Skyrock était partenaire.
Mais il en faut sans doute plus pour atteindre les consciences juvéniles. Le deuxième plan d’actions (2016-2017) prévoit entre autre d’utiliser des sportifs populaires pour parler de drogues, de prévention, de réduction des risques.
Revoir la politique pénale ?
Par ailleurs, dans ce second plan d’actions, la question du régime pénal de l’usage des drogues sera résolument plus présente que dans le premier. Si Danièle Jourdain Menninger s’est dans les premiers temps refusé à mener « un grand débat qui n’aurait pas voulu dire grand-chose », elle n’exclut désormais plus de lancer une « conférence citoyenne » sur le sujet, à la manière de celle portant sur la vaccination, voulue par Marisol Touraine. « C’est une piste ».
Au niveau législatif, la dépénalisation passerait par la contravention. Mettre en place des amendes forfaitaires (de classe 3, 135 euros) ou pénales (de classe 5, 1500 euros) impliquerait en effet de modifier les dispositions de la loi de 1970 qui prévoient les peines pour usage de drogues. En l’état, ces peines, parmi les plus sévères d'Europe, sont rarement appliquées par les tribunaux. La Mildeca travaille avec les parlementaires pour définir une stratégie propre à gommer les effets pervers de la pénalisation, tout en protégeant les plus jeunes.
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La mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives cherche les mots pour toucher les jeunes...
Posté par Pourquoidocteur sur dimanche 31 janvier 2016