Ce n’est pas un pari, mais un défi : faire disparaître le Sida de la capitale. Comme 200 villes dans le monde, Paris veut se débarrasser du virus à l’horizon 2030. La maire, Anne Hidalgo, reçoit ce lundi les propositions de l’épidémiologiste France Lert pour « éteindre » l’épidémie.
Dévoilé en exclusivité par Le Parisien, le rapport pointe les atouts de la cité. « Trente ans après son apparition, le VIH n’est plus ce mal fatal qui fauchait en six mois, les progrès thérapeutiques en ont fait une maladie chronique, la prévention s’est améliorée, les traitements antirétroviraux se sont allégés, et avec eux, leurs effets indésirables », résume la journaliste Elodie Soulié.
De plus, l’épidémie est concentrée à 90 % sur deux populations, les hommes homosexuels et les populations migrantes, « souvent contaminées après leur arrivée en France », précise la journaliste. Une action forte et ciblée s’avère donc efficace.
Pour autant, la bataille est de taille. Le taux de contamination dans la capitale est cinq fois plus élevé qu’ailleurs, et 20 % des nouveaux cas sont concentrés à Paris. L’objectif est clairement affiché : faire en sorte que 90 % des personnes exposées au risque de VIH soient dépistées, que 90 % des personnes dépistées soient sous traitement, et que 90 % des personnes sous traitement vivent avec une charge virale indétectable.
Si les dispositifs mis en place répondent efficacement aux deux derniers critères, « notre problème, c’est le premier 90 », admet l’adjoint au maire chargé de la santé, Bernard Jomier.
Alors pour égaler les villes comme Washington ou San Francisco qui ont atteint l’objectif, les élus parisiens vont encourager l’intensification des dépistages dans les quartiers les plus exposés. « Dans les milieux gay, il faut que le dépistage répété tous les trois mois devienne la norme ». La PreP (Prophylaxie préexposition, c’est-à-dire la prise du traitement en effet préventif), disponible depuis le 1er janvier et remboursée, complètera le dispositif général.
Première diffusion : le 4 juillet 2016