Impératif budgétaire contre nécessité sanitaire, le drame de Figeac réveille la polémique sur la fermeture des petites maternités. Vendredi, sur la route de Brive, dans le Nord du département du Lot, une jeune femme accouche en catastrophe dans sa voiture. « Le nouveau né, raconte Eric Favereau dans Libération, est un grand prématuré de sept mois. A midi, les policiers constatent la mort » de l’enfant.
Le Lot a des allures de désert médical. La maternité de Figeac a fermé en 2009, il ne reste plus que celle de Cahors. A première vue, ce drame pourrait illustrer le combat de ceux qui militent contre la fermeture des petites structures.
Mais en attendant les résultats de l’enquête administrative, le journaliste a voulu remonter le file de cette histoire. La maman a consulté son gynécologue qui lui a conseillé de se rendre rapidement à la maternité. Avec une grossesse délicate et un poids du bébé apparemment problématique, pourquoi ne lui a-t-on proposé un transport médicalisé ? « D’autant, précise le quotidien, qu’une naissance à sept mois de grossesse est à hauts risques et nécessite la présence d’une réanimation néonatale ».
Mais surtout, comment faire en sorte que la médecine la plus pointue soit accessible à tous ? « Pour qu’une maternité soit maintenue, rappelle le journal, il ne suffit pas d’une infirmière, d’une sage-femme et d’un médecin, il faut beaucoup de personnel et, notamment, la présence contiguë d’un service de chirurgie fonctionnant 24 heures sur 24.
La fermeture des petites maternités initiée il y a quelques années a tenté de satisfaire à cette double exigence de proximité et de sécurité. Avec le maillage actuel, constate Eric Favereau, « la prise en charge fonctionne » alors qu’une maternité sur cinq a fermé. En dix ans, le temps d’accès pour se rendre à la maternité est resté le même, note un rapport officiel : 17 minutes. Mais cette moyenne cache des disparités ; huit départements (1) ont un temps d’accès médian supérieur à 30 minutes. Et le Lot en fait partie. « Des solutions particulières devraient être envisagées comme une vigilance sur le transport sanitaire. Est-ce que ce fut le cas ?», interroge le journaliste.
(1) Les l Alpes-de-Haute-Provence, l’Ariège, la Creuse, le Gers, la Haute-Corse, la Haute-Saône, la Lozère et le Lot.