Les médecins limousins ont le moral en berne. La deuxième enquête « Souffrance des soignants », menée auprès de 2 300 hospitaliers et libéraux de la région, vient de livrer ses résultats. Le constat est alarmant : entre manque de respect des patients, charges administratives et volume horaire en hausse constante, les professionnels de santé sont au bord de l’épuisement.
10 % des médecins interrogés sont en situation de burn-out sévère. Les classes d’âge intermédiaire et les généralistes sont particulièrement touchés par ce syndrome. Ceux qui n’en présentent pas les signes s’en rapprochent dangereusement.
Selon leurs réponses à l’échelle MBI – qui mesure le risque –, un quart des répondants sont en état d’épuisement professionnel.
Rares sont ceux qui prennent la décision de chercher un soutien moral. Un tiers doute légèrement de la possibilité de l’obtenir, autant en doutent franchement.
Pourtant, les structures supports existent. C’est notamment le cas de l’association MOTS (Médecin Organisation Travail Santé) qui propose une ligne d’écoute aux soignants traversant une crise.
Des repas sautés, pas de vacances…
Il faut dire qu’au quotidien, les médecins ne sont pas aidés par leurs conditions de travail. La moitié travaille plus de 50 heures par semaine, et les horaires explosent régulièrement : 10 % dépassent les 68 heures hebdomadaires passées au cabinet. S’y ajoutent les astreintes auxquelles se plient ces professionnels, les heures supplémentaires - qui ne sont pas récupérées ou rémunérées pour les hospitaliers- et les tâches administratives qui occupent en moyenne une heure de la journée.
Pour les médecins, le diagnostic est simple : la tâche est trop lourde, concluent les deux tiers d’entre eux. Les faits le confirment. Bon nombre ne parviennent pas à s’absenter, ne serait-ce que pour partir en vacances. Plus inquiétant, 6 sondés sur 10 sautent régulièrement leurs repas, faute de temps. Et la charge de travail ne cesse d’augmenter depuis deux ans. Dans ces conditions, difficile de ne pas céder à la baisse de moral.
Mais l’Observatoire Régional de Santé du Limousin le souligne : ce niveau d’épuisement peut se retrouver dans d’autres métiers où la pression professionnelle et les contraintes augmentent. La situation des médecins est problématique car leur souffrance risque d’affecter directement les patients.