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Enquête sur 575 hommes

Ejaculation précoce : des répercussions dans la vie du couple

Par Suzanne Tellier

ETUDE - L'éjaculation précoce, trouble sexuel le plus fréquent chez l'homme, est source de souffrance et de frustration pour les deux membres du couple. 

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Un peu trop d’empressement, et c’est la débandade. L’éjaculation précoce est un cauchemar pour l’homme et une source de grande frustration au sein du couple. Une nouvelle enquête réalisée auprès de 575 hommes atteints de ce trouble sexuel (et 290 partenaires) revient en détail sur le profil des éjaculateurs précoces et l’impact sur leur vie personnelle et sexuelle.

Ces travaux, menés par les laboratoires Meranini en partenariat avec la FF3S (Fédération Française de Sexologie et de Santé Sexuelle), ont été réalisés auprès d’hommes venus consulter pour la première fois pour une éjaculation précoce, entre octobre 2013 et avril 2014.

Anxiété, complexes, divorces 

En moyenne, ces hommes étaient âgés de 39 ans et la plupart (70 %) vivaient en couple. « Par rapport à la population générale, ces patients souffraient plus fréquemment de troubles de l’humeur tels que l’anxiété ou la dépression (37 % des patients contre 11 % en population générale) et de troubles du sommeil (26 % contre 12 %) », notent les auteurs.

Si l’éjaculation précoce prête volontiers à la blague, elle n’a pourtant rien de drôle pour les hommes qui en sont victimes et qui la vivent comme un échec (pour un participant sur deux), avec d’importantes répercussions sur leur confiance en eux. « Plus de la moitié de ces patients se sentaient inquiets quant à l’avenir de leur relation sexuelle », précise l’enquête.

Au sein du couple, l’impact se confirme. Ce trouble sexuel semble avoir été responsable de divorces ou séparations (22 %), de disputes ou mésententes (57 %) mais aussi d’un désir d’infidélité (30 %), nous apprennent encore ces travaux.

Un trouble, pas une maladie

A cause du regard moqueur porté sur ce phénomène, et parce que la société valorise la performance et l’hypersexualité, ces hommes osent rarement évoquer leur trouble. Ainsi, 67 % des participants disent ne pas avoir consulté pendant toutes ces années, dans l’espoir que cela « s’arrange tout seul ».

Pourtant, l’éjaculation précoce n’est pas une fatalité. En réalité, ce n’est pas même pas une maladie, contrairement à la dysfonction érectile, par exemple, qui se réfère plus fréquemment à une pathologie. Si certaines lésions peuvent être à l’origine d’une éjaculation prématurée, la plupart des cas relèvent du comportemental. Des exercices (stop and go, squeeze) permettent ainsi d’augmenter la durée des rapports.

Environ 30 % des hommes seraient concernés par ce trouble – mais cette donnée pourrait bien être surestimée. De fait, il ne faut pas confondre rapports précipités et éjaculation véritablement précoce, qui se réfère à un rapport sexuel inférieur à une minute à partir de la première pénétration.