La Polynésie Française s’est débarrassée du virus Zika. Le ministère de la santé polynésien a annoncé ce mercredi que le virus ne circulait plus sur l’archipel. Cette annonce vise surtout à rassurer les professionnels du tourisme et les touristes. Dans un communiqué, le ministère assure qu’il n’y a « pas de risque connu de contamination par le virus Zika pour les voyageurs qui souhaitent se rendre en Polynésie française ». Néanmoins, cela ne signifie pas que le moustique responsable des infections ait été éliminé. Il est toujours présent sur l'île et continuent de véhiculer la dengue et le chikungunya.
Les autorités ajoutent que la résurgence d’une épidémie est très peu probable en Polynésie Française car la grande majorité de la population est immunisée. De fait, lors de l’épidémie de 2013-2014, « au moins 60 % » des 268 000 habitants ont été infectés par Zika.
Une dizaine de cas de microcéphalie
Lors de cette flambée épidémique, « les autorités sanitaires nationales ont aussi rapporté une recrudescence inhabituelle du syndrome de Guillain-Barré », indique l’Organisation mondiale de la santé. Au total, 42 personnes ont été victimes de cette complication neurologique provoquant une paralysie des membres qui peut être réversible.
Cependant, les autorités de l’archipel n’ont pas été alertées immédiatement par l’augmentation du nombre de cas de microcéphalie. Ce n’est qu’en 2015, lorsque le Brésil décrète l’état d’urgence, que des investigations rétrospectives sont lancées. Une dizaine de cas de malformation congénitale serait liée à Zika en Polynésie Française. Au Brésil, c’est plus de 400 cas de microcéphalie sur 4 000 enfants atteints qui sont imputables à l’infection par ce virus.
Avec l’épidémie en Micronésie en 2007, la flambée en Polynésie est une importante source d’informations pour l’OMS et les pays actuellement touchés. Plusieurs travaux de recherche sont en cours pour approfondir les connaissances sur ce virus émergent et ses complications potentielles.
Les pays d’Amérique latine en guerre contre Zika
Ce mercredi, 14 ministres de la Santé d’Amérique latine se sont réunis à Montevideo en Uruguay pour coordonner leur lutte contre le virus Zika. « Il était important de faire un état des lieux au niveau régional. Les pays ne peuvent pas répondre seuls à l’épidémie », a déclaré le ministre uruguayen de la Santé, Jorge Basso.
Au terme de cette conférence, les délégations ont annoncé un renforcement des contrôles, notamment sanitaires, aux frontières pour limiter la propagation du virus. Mais cette mesure semble difficile à mettre en place car 80 % des cas sont asymptomatiques et le virus n’est pas détectable dans le sang dans les premiers jours de l’infection. En outre, en pleine période de vacances et de carnavals dans la région, le flux de personnes semble trop important pour mettre en place cette dispositions.
Aussi, les mesures de prévention s'avèrent plus réalistes. Des campagnes de sensibilisation auprès des femmes enceintes devraient être diffusées, notamment dans les services de gynécologie et obstétriques. L’objectif : prévenir les microcéphalies, une malformation congénitale très probablement liée à Zika.