Le haschich coupé à l’huile de moteur ? Comparable à « de l’alcool frelaté ». Depuis quelques semaines, Bertrand Dautzenberg, pneumologue à l'hôpital de la Pitié Salpêtrière, est parti en guerre contre la prohibition du cannabis en France et les effets pervers de la politique pénale. « Nous avons le plus haut taux de fumeurs en Europe, et la législation la plus répressive, martèle-t-il. La prohibition empêche le contrôle, la prévention ».
Du cannabis chez les buralistes
Avec ses 1,5 million de consommateurs réguliers (qui fument au moins dix fois par mois), la France doit faire preuve de pragmatisme, dit-il. Et cela ne peut passer que par une voie, selon ce médecin : la légalisation du cannabis. « Cela permet d’avoir des produits étiquetés, certifiés ». Pas question d’encourager, donc, mais bien d’encadrer.
« Je suis aussi défavorable au cannabis qu’au tabac ou à l’alcool. Il s’agit justement de faire baisser les consommations de cannabis, comme la loi Evin a fait baisser l’usage d’alcool », explique celui qui s’est illustré pour son soutien sans faille à la e-cigarette.
Quelle forme prendrait cette légalisation ? Qui assurerait la distribution ? A cela, le médecin n’a pas de réponse précise. Une suggestion, éventuellement : « Le cannabis pourrait être vendu dans des boutiques dédiées ou même dans les bureaux de tabac. Il faut cependant être sûr que le cannabis n'est pas vendu aux mineurs.»