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Baisse des maladies cardiaques

Interdiction de fumer dans les lieux publics : des bénéfices pour la santé

Par Arnaud Aubry

Les maladies cardiaques baissent dans les pays où il est interdit de fumer dans les espaces publics. Particulièrement mar chez les non-fumeurs.

FAYOLLE/SIPA

Pour ceux qui en doutaient encore, une nouvelle étude vient de confirmer les bienfaits de l'interdiction de fumer dans les lieux publics. Publié dans le Cochrane Database of Systematic Reviews 2016, ce rapport montre que les pays qui ont mis en place des lois interdisant de fumer dans les espaces publics observent la réduction du nombre de malades liés au tabagisme passif, en particulier concernant les maladies cardiaques.

Pour arriver à ces résultats, une équipe de chercheurs irlandais a passé en revue 77 études menées dans 21 pays du monde, dont les États-Unis, le Royaume-Uni, le Canada et l'Espagne.
Parmi elles, 44 se concentraient sur les maladies cardiaques, l’objet de leur méta-analyse. Résultats : 33 études font état d'une baisse importante de ces maladies suite à l'interdiction de fumer. La baisse la plus marquée est observée chez les non-fumeurs, les personnes en première ligne face au tabagisme passif.

Ces dernières conclusions « viennent encore plus étayer les enseignements précédents sur les bienfaits sur la santé de ces interdictions », note Cecily Kelleher, de l'University College de Dublin et auteur de l’étude. Elle ajoute que « nous avons désormais besoin de recherches sur l'impact continu sur le long terme de ces interdictions de fumer sur des sous-groupes spécifiques de population, comme les jeunes enfants, les personnes précaires et les minorités. »

Une étude publiée en janvier dans Childhood Obesity mettait en lumière le double impact du tabagisme passif chez les enfants. D’une part, il entraînerait un embonpoint plus important chez les enfants victimes de tabagisme passif. Par ailleurs, « les fonctions cognitives étaient plus faibles chez ces enfants exposés à la fumée passive », ajoute le Dr Catherine Davis, psychologue à l'Université Augusta (Géorgie, États-Unis), et principal auteur de l'étude.

Mise en place dans les lieux à usage collectif en Irlande en 2004, de nombreux pays ont engagé des politiques restrictives, dont la France, en deux temps : l'interdiction totale de fumer dans les lieux publics avait débuté le 1er février 2007, sauf dans les lieux « de convivialité » (débits de boissons, hôtels, restaurants, débits de tabac, casinos, cercles de jeux et discothèques) qui avaient disposé d’un délai jusqu’au 1er janvier 2008.

Les chiffres de l’Organisation mondiale de la santé montrent que le tabac tue la moitié de ses consommateurs, soit environ 6 millions de personnes chaque année. Plus de 600.000 de ces décès concernent des non-fumeurs exposés au tabagisme passif.