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Annonce de Marisol Touraine

Virus Zika : 18 cas importés dans l'Hexagone

Par Anne-Laure Lebrun

Pour éviter les risques de transmission du virus Zika, les voyageurs de retour de zones touchées devront respecter un délai de 28 jours avant de donner leur sang.

LEWIS JOLY/SIPA

La France métropolitaine a recensé 18 cas importés de Zika, a indiqué ce dimanche la ministre de la Santé, Marisol Touraine. Aussi, face au risque de transmission sur le territoire métropolitain, notamment via le don de sang, la ministre a émis de nouvelles recommandations.

« Nous faisons en sorte que les dons du sang ne soient pas contaminés par le virus Zika, a-t-elle expliqué ce dimanche au « Grand Rendez-vous » Europe 1-Le Monde-i-Télé. Ce qui veut dire que quelqu’un qui revient d’une zone concernée par l’épidémie de Zika ne peut pas donner son sang avant 28 jours et que, sur place, dans les départements français d’Amérique, tous les dons du sang sont testés. »

D’autres pays ont pris cette disposition. Au Canada, les autorités  ont décrété une suspension du don de sang durant 21 jours pour les voyageurs revenant d’Amérique latine ou des Caraïbes. La Grande-Bretagne a opté pour un délai de 28 jours.


Dons de gamètes limités

Par ailleurs, l’Agence de Biomédecine a émis des recommandations fin janvier en matière de procréation médicalement assistée (PMA) et de dons d’ovocytes et de sperme car 2 cas de transmission sexuelle ont été rapportés aux Etats-Unis.

Pour les voyageurs de retour de zones touchées par l’épidémie de Zika, l’Agence recommande de « différer les dons de gamètes et les prises en charge en PMA sur une période de 28 jours après le retour de la zone à risque », ainsi que la réalisation d’un dépistage sur le sperme avant le don ou la prise en charge en PMA. Pour les couples ayant déjà engagé le processus, une approche « au cas par cas » a été recommandée.

En outre, pour les départements français d’Amérique, les dons de gamètes et les tentatives d’AMP devraient être différés. Le délai de suspension doit être indiqué prochainement.


Surveillance rapprochée des femmes enceintes

Malgré ces différentes mesures, la ministre s’est voulue rassurante. « Il ne faut pas créer un climat d’affolement et d’anxiété inutile », a insisté Mariol Touraine avant d’ajouter qu’il « n’y a pas aujourd’hui de Zika sur le territoire métropolitain, mais nous devrons être extrêmement attentifs lorsque la chaleur reviendra ».
En effet, à partir de mai prochain, le moustique Aedes albopictus, l’un des vecteurs du Zika entrera en période d’activité. Le risque de transmission autochtone sera alors « réel » en métropole, comme l’indiquait le Haut Conseil à la santé publique (HCSP) en juillet 2015.

« Aujourd’hui, la priorité est de porter la bataille dans les départements français d’Amérique », a déclaré Marisol Touraine. Et ce sont les femmes enceintes qui sont au cœur des préoccupations. Car, l’infection par le virus Zika est soupçonnée d’entraîner une malformation congénitale grave appelée la microcéphalie. « J’ai donc mis en place un accompagnement extrêmement rapproché. Elles doivent voir leur médecin et peuvent avoir accès à des tests afin de déterminer si elles sont infectées par le virus, a rappelé la ministre.  Ces tests fonctionnent et sont pris en charge à 100 % par la sécurité sociale. Nous leur proposons également des échographies mensuelles pour suivre l’évolution de leur grossesse ». Par ailleurs, les femmes enceintes sont invitées à reporter leurs voyages dans les régions à risques.

Marisol Touraine a également rappelé qu’il n’existait ni vaccin, ni traitement contre le virus Zika. Ainsi, pour éviter l’infection, il faut se protéger des piqûres de moustiques en portant des vêtements longs, utiliser des sinsecticides et des répulsifs, et ne pas laisser de l’eau stagnante dans le jardin.