S’il y a bien une spécialité médicale qui ne connaît pas la crise, c’est bien la chirurgie esthétique. Fin janvier, le Congrès international IMCAS, qui réunit tous les ans à Paris plus de 6000 des professionnels de ce secteur, a permis de mettre un coup de projecteurs sur ces actes chirurgicaux, qui sont de plus en plus nombreux en Europe.
En France est le 14e pays au monde qui a le plus recours à la chirurgie esthétique. Le chiffre d'affaire du secteur y est estimé à 7,5 milliards d'euros, en croissance de 8,5% l'an dernier, d'après France Télévisions. Par ailleurs, près de 40 % des Français envisageraient d'y avoir recours.
Un vrai boom au Royaume-Uni
Mais en Europe, c'est au Royaume-Uni que la tendance est la plus impressionnante. Des chiffres, publiés ce lundi par l’Association Britannique des chirurgiens esthétiques, montrent que ces opérations ont connu un véritable boom. En 2014, 45 406 interventions avaient été réalisées, l'an passée c’est 51 140 personnes qui sont passées sur la table d’opération.
En tête des demandes arrive l’augmentation mammaire, en hausse de 10 % par rapport à l’année précédente suivie de l’opération des paupières tombantes et des « liftings » du visage. Et parmi les opérations qui gagnent de plus en plus en popularité, on retrouve les liposucions (+20 % par rapport à 2014) et les rhinoplasties (+14 %).
D’après cette association de professionnels, cette tendance favorable peut s'expliquer de plusieurs manières. Elle est due d'abord à une amélioration du climat économique, et s’inscrit dans un contexte général de retour de la consommation vers le luxe et l’accessoire.
De plus, sur les réseaux sociaux, la chirurgie esthétique est redevenue à la mode, et l'on ne compte plus les photos et les discussions sur le sujet.
Toutefois, cet engouement nouveau s'accompagne d'une meilleure prise de conscience des risques. Les personnes qui désirent avoir recours à un acte de chirurgie esthétique sont aujourd'hui mieux informées.
Le scandale des prothèses PIP aurait joué un rôle important pour éveiller les consciences, et les femmes qui souhaitent une augmentation mammaire posent donc plus de questions. Une évolution positive d'après les experts.