La France compte plus de 13 millions de fumeurs quotidiens. Chaque année, près de 78 000 d’entre eux décèdent à la suite de cancers, pathologies cardiovasculaires et respiratoires. Le tabagisme représente la principale cause de mortalité évitable en France, et pèse lourd, trop lourd, sur les comptes de l’Assurance maladie.
Dans son dernier rapport publié ce mercredi, la Cour des Comptes indique que son coût sanitaire varie entre 12 milliards d’euros par an, selon les estimations de la Caisse nationale d’Assurance maladie, et près de 26 milliards d’euros, selon l'Observatoire des drogues et toxicomanies.
Actionner le levier fiscal
Bien que la Cour salut la mise en place du programme national de réduction du tabagisme avec notamment l’entrée en vigueur du paquet neutre en mai 2016, elle déplore « les conséquences du tabagisme sur les dépenses sanitaire ». « Dans ce contexte, les pouvoirs publics ne peuvent se priver, pour atteindre dans les délais prévus les objectifs qu’ils se sont fixés, de recourir à tous les leviers disponibles, y compris celui de la fiscalité », jugent l’Institution.
Aussi pour diminuer le nombre de fumeurs quotidiens de 10 % en cinq ans (soit de 1 340 000 d’ici 2019), les sages de la rue Cambon préconisent « des hausses de prix plus fortes et plus continues » arguant que les effets sont « directs » sur le niveau de consommation. Une hausse qui n’a pas eu lieu au 1er janvier 2015, regrettent-ils. Les prix du tabac n'ont pas augmenté, en France, depuis 2014.
Source : Rapport public annuel 2016 de la Cour des comptes
Pour la Cour des comptes, le levier fiscal est l’une des armes les plus efficaces contre le tabagisme. « À défaut, et quels que soient les efforts déployés par ailleurs, le risque est patent que les résultats obtenus ne soient ni rapides ni durables », concluent-ils.