Les ravages du virus Zika seraient bien plus nombreux que l’on ne le pensait. Au Brésil, les enfants atteints de microcéphalie présenteraient également de graves malformations oculaires, révèle une étude publiée ce mardi dans la revue JAMA Ophtalmology.
Depuis le début de l’épidémie de Zika en Amérique latine, le Brésil a recensé plus de 4 000 cas de microcéphalie. Tous ces enfants naissent avec une tête anormalement petite. Et bien que le lien entre ce virus transmis par un moustique et cette malformation n’ait pas été scientifiquement établi, les autorités du pays le confirment pour 404 nourrissons. Le cas d'un bébé mort-né et atteint de microcéphalie a également été rapporté ce 11 février dans The New England Journal of Medicine : des traces du virus ont été retrouvées pour la première fois dans le tissu cérébral de l'enfant.
Les chercheurs de l’université de Sao Paulo ont étudié 29 bébés atteints de microcéphalie et leur mère. Parmi ces femmes, 23 ont rapporté des symptômes évocateurs de Zika tels que la fièvre, des éruptions cutanés ou des douleurs articulaires. Des symptômes qui sont apparus au cours du premier trimestre de grossesse pour la grande majorité d’entre elles.
Des malformations irréversibles
Des anomalies oculaires ont été détectées chez 10 des 29 enfants. Pour 7 enfants, les deux yeux étaient atteints. La lésion la plus fréquemment rencontrée est une tâche noire au fond de l’œil sur la rétine. Des lésions du nerf optique ont également été observées chez huit bébés.
Les chercheurs soulignent que ces malformations sont irréversibles. Les conséquences sont variables d’un enfant à l’autre et ne sont pas connues pour le moment. Mais ils pensent que la grande majorité sera aveugle.
Aussi pour assurer le meilleur accompagnement à ces enfants, les auteurs insistent sur l’importance de dépister ces troubles chez tous les bébés atteints de microcéphalie. « Dans les zones où sévit l’épidémie, comme l’Amérique du Sud, l’Amérique centrale et les Caraïbes, les ophtalmologistes doivent être conscients des éventuels séquelles liées aux infections par le virus Zika », concluent les auteurs.