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Cannabis : la consommation des jeunes surestimée

Par Stéphany Gardier

Les chiffres des différents baromètres sur les consommations de stupéfiants en France sont formels : l’usage de cannabis augmente dans l’Hexagone. Un échec de la politique particulièrement répressive dans le pays, qui a récemment amené le Pr Bertrand Dautzenberg à lancer un appel à la légalisation de la marijuana.
Pourtant, les jeunes fument beaucoup moins que ce que l’on pense, nous apprend Le Figaro, au regard des résultats d’un sondage Ifop pour la Mildeca (Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives). Un biais de perception qui pourrait contribuer à banaliser l’usage de cannabis.

 

L’enquête de la Mildeca, menée fin janvier sur un peu plus de 1 500 Français de plus de 15 ans, révèle ainsi que plus de 40 % des Français estiment à un tiers la proportion de jeunes qui fumeraient tous les jours. Un quart pensent même que c’est un jeune sur deux ! Un chiffre – énorme – heureusement très éloigné de la réalité, puisque seuls 4 % des 18-25 ans s’adonnent à la fumette au quotidien.

Un écart entre perception et réalité qui concerne aussi les jeunes eux-mêmes. « Tout le monde pense que tout le monde fume. Cela pose un problème de banalisation de la consommation, notamment pour les jeunes de moins de 25 ans. Laisser penser que tout le monde fume, c'est laisser penser que ce n'est pas si grave (…) », déplore Danièle Jourdain Menninger, qui pointe le risque d’un effet d’entraînement. La présidente de la Mildeca le souligne, une majorité des jeunes ne fume pas, et il est important que ce message passe, afin de les aider à lutter contre la pression du groupe.

 

Si la plupart des Français, toutes classes d’âges confondues, pensent avoir de bonnes connaissances sur le cannabis, 60 % souhaiteraient que les jeunes soient mieux informés. C’est aussi un des objectifs prioritaires de la Mildeca.
Pour Danièle Jourdain Menninger, « il faut absolument sortir des discussions de comptoir sur le cannabis et ne plus se focaliser sur la seule question de la politique pénale. C'est ce que nous faisons en refondant les stratégies de prévention. »