Dès l’âge de deux ans, le fait d’être bilingue peut avoir des effets bénéfiques sur les capacités cognitives des enfants. Le Canada, pays bilingue par excellence, s’intéresse beaucoup aux bénéfices du bilinguisme pour le développement cognitif des enfants.
Une nouvelle étude de l’Université de Concordia (Montréal), parue dans le Journal of experimental child psychology, montre que les tous petits qui apprennent deux langues à la fois ont plus de facilités à réaliser des exercices d’agilité mentale et d’attention sélective (capacité à sélectionner un élément particulier d’une stimulation visuelle, sensorielle ou auditive).
Les chercheurs ont pour cela suivi un groupe de 82 petits canadiens, à l’âge de 24 mois, puis sept mois après, à l’âge de 31 mois. Ils ont aussi cherché à voir combien de mots de vocabulaire les enfants connaissaient. Plus ceux-ci avaient un grand nombre de mots dans les deux langues, plus leurs résultats aux tests cognitifs étaient élevés.
Meilleurs résultats
Les chercheurs leur ont proposé deux séries d’exercices afin de tester leurs capacités. Un exercice consistait à remplir des grands paniers avec des grands cubes, et des petits paniers avec des petits cubes, puis d’inverser (grands cubes dans le petit panier et petits cubes dans le grand panier) afin de tester leur flexibilité mentale. Un autre exercice imposait aux enfants de faire abstractions de certains éléments contenus sur une image, pour nommer le nom d’un fruit qui y était dessiné.
Plutôt que d’entraîner la confusion dans l'esprit des enfants, le fait d’avoir un vocabulaire enrichi, dans les deux langues, les aidait à mieux se concentrer, et boostait leurs capacités cognitives. Ils réussissaient mieux les différentes tâches qui leur étaient proposées.
D'après les chercheurs, cela s'explique par le fait que des allers-retours constants entre les deux langues imposent une certaine agilité d'esprit aux enfants.