Serait-il responsable de tous nos maux ? Il y a peu de temps, une étude a montré que l’homme de Néandertal nous avait transmis des gènes augmentant le risque d’allergies.
Aujourd’hui, une nouvelle publication dans la revue Science met en évidence que le brassage génétique entre Néandertal et l’homme moderne, homo sapiens, a entraîné la transmission de gènes favorisant la dépression, mais aussi l’addiction à la nicotine, et l’apparition de caillots sanguins.
On savait depuis déjà longtemps que l’homo sapiens et l’homme de Néandertal s’étaient croisés il y a 50 000 ans, alors que le premier avait quitté l'Afrique pour arriver en Europe. Mais le fait que les deux espèces se sont reproduites entre elles n’est connu que depuis 2010. Les chercheurs évaluent ainsi qu’aujourd’hui entre 1,5 et 4 % de l’ADN des Européens est hérité de Néandertal.
Gènes de 28 000 personnes
Afin de mieux comprendre comment ce brassage génétique affecte encore la santé des hommes, des chercheurs se sont penchés sur une grande base de données, contenant des informations sur l’ADN de 28 000 personnes d’origine européenne. Ils ont comparé ces données avec les informations sur le génome de Néandertal, et ont identifié les gènes issus du brassage entre ce dernier et celui de l'homo sapiens.
Les chercheurs ont ensuite croisé leurs résultats avec les dossiers médicaux des 28 000 individus. Ils se sont rapidement aperçus que certains des gènes hérités de Néandertal se retrouvaient chez les personnes qui étaient atteintes de dépression, d’addiction à la nicotine, ou qui avaient une propension à développer des caillots sanguins.
Des avantages à l'époque
Plusieurs gènes avaient en fait pu conférer des avantages aux descendants de Néandertal et homos sapiens, lors de leur installation dans les régions européennes, dans un environnement particulièrement hostile.
C'est le cas du gène gérant la coagulation sanguine, et de l'allèle hérité de Néandertal, donnant un sang épais. Si elle favorise la formation de caillots, cette caractéristique était utile pour lutter contre les infections et accélérer la cicatrisation des blessures. Mais dans la société européenne moderne, elle constitue plutôt un inconvénient car elle augmente le risque d’AVC ou d’embolie pulmonaire.
Tout n’est pas tout noir cependant : les chercheurs confirment que nos ancêtres Néandertal nous ont aussi légué des gènes qui agissent sur le fonctionnement des cellules kératinocytes afin de mieux protéger la peau des rayons UV.