L’apnée du sommeil aura peut-être un jour son traitement – un peu moins invasif que l'appareillage que doivent mettre les patients sur levisage la nuit, et qui s’apparent peu ou prou à un appareil de torture.
Des chercheurs écossais ont en effet découvert une enzyme qui aide à respirer quand les niveaux d'oxygène sont peu élevés. Ces travaux, publiés dans l'American Journal of Respiratory and Critical Care Medicine, ouvrent la voie à un nouveau médicament pour traiter l'apnée du sommeil, un mal qui touche 6 à 10 % des adultes en France.
Imiter l’enzyme
L'apnée du sommeil se manifeste par des arrêts involontaires de la respiration au cours de la nuit. Généralement, ces apnées durent 10 secondes. Elles sont provoquées par un relâchement des muscles de la langue et de la gorge. L'air ne passe plus dans les poumons, ce qui se traduit par une diminution du taux d'oxygène sanguin.
L’étude a porté sur des rongeurs. Les chercheurs ont découvert le rôle d'une enzyme chargée de réguler le métabolisme, appelée AMPK. Une défaillance de cette enzyme se traduit par l’apparition de symptômes similaires à ceux d’une apnée du sommeil. Chez les souris, une telle défaillance est particulièrement embêtante, car elles ne peuvent pas respirer plus vite en cas de baisse d’oxygène.
Nuits en altitude
Le futur traitement se destinerait toutefois aux humains. Selon les scientifiques, il agirait en imitant l'action de l’enzyme afin de traiter l'insuffisance respiratoire propre à l'apnée du sommeil. Le médicament pourrait également aider les personnes en bonne santé à dormir dans des zones situées en altitude, où l’oxygène se fait plus rare.