Les symptômes liés au virus Zika disparaissent rapidement. En 2 à 7 jours, le syndrome grippal qui le caractérise s’estompe. Les traces du flavivirus dans l’organisme, en revanche, mettent plus de temps à disparaître. Sur ce plan, une étude de cas parue dans la revue des Centres américains de contrôle et de prévention des maladies (CDC), Emerging Infectious Diseases, ne se montre pas rassurante. 62 jours après l’infection, le virus est encore détectable dans le sperme d’un homme.
Ce sont deux Britanniques qui rapportent le cas de ce voyageur de 68 ans, revenu des îles Cook, dans l’océan Pacifique, en 2014. L’homme présente les symptômes d’une infection à virus Zika une semaine après son retour : fièvre, léthargie, éruption cutanée. L’analyse sanguine confirme le diagnostic.
Un virus mal connu
Le suivi se poursuit plusieurs mois après la guérison de ce patient. Et le constat livré par l’équipe est assez sombre : alors que le virus n’est plus détectable dans les urines et le sang à 27 et 62 jours, il le reste dans le sperme. Une découverte qui penche dans le sens des avertissements sur le risque de transmission sexuelle du virus et qui rappelle étrangement les observations réalisées au cours de l’épidémie d’Ebola. Dans ce cas, le virus a été repéré dans le sperme d’un survivant 9 mois après sa guérison.
Les chercheurs font tout de même montre d’une grande prudence dans ce domaine, car le virus Zika reste très mal connu. A ce stade, aucune équipe ne peut affirmer combien de temps il survit dans le sperme après la disparition des symptômes.
« C’est la raison pour laquelle les Instituts nationaux de la santé et les CDC financent des études pour répondre à cette question », a déclaré le Dr Anthony Fauci, directeur de l’Institut américain des allergies et des maladies infectieuses (NIAID), en marge du congrès annuel de l’American Association for the Advancement of Science.