Alors que l'absentéisme à l'hôpital flambe depuis cinq ans, quels sont les établissements les plus concernés ? C'est le question à laquelle répond pour la première fois, la Fondation iFRAP (1) qui a présenté, il y a quelques jours, le classement de l'absentéisme dans les hôpitaux français. A la suite de l'analyse des bilans sociaux des centres hospitaliers universitaires pour l’année 2013, ce think tank est en mesure de dévoiler le podium des "mauvais" élèves en la matière.
Numéro un de ce palmarès, le CHRU de Lille avec 30,99 jours toutes causes confondues. Suivent le CHU de Rouen (30,94 jours toutes causes) et le CHU d'Amiens (29,37 jours toutes causes).
Le podium des "bons" élèves est, lui, composé du CHU de Limoges (21,35 jours toutes causes), du CHU de Caen (21,69 jours toutes causes) et du CHU de Nîmes (22,49 jours toutes causes).
Mêmes chiffres privé/public
Et pour ceux qui auraient déjà en tête des stéréotypes sur les fonctionnaires, sachez qu'ils n'ont pas lieu d'être. L'iFRAP constate en effet qu’il n’y « pas de différence sur l’absentéisme toutes causes » entre l'hôpital public (24,4 jours) et les cliniques privées (26,27 jours).
Pour expliquer ces chiffres, le think tank indiquer constater une forte féminisation s’agissant du personnel médical, « qui entraîne un absentéisme pour congés maternité ». En chiffres, 20 % de l'absentéisme serait liée à la parentalité qui s'explique par 73 % de personnel féminin. Un phénomène d’autant plus visible à l’hôpital public où les médecins sont salariés.
Une féminisation de la profession
Enfin, l'iFRAP constate un vieillissement de la population soignante (infirmières, agents de services hospitaliers,…) qui induit une aggravation de l’absentéisme pour Congé de Longue Maladie/Congé de Longue Durée et Accident du Travail/Maladie Professionnelle. « Ces phénomènes se retrouvent à la fois dans l’hospitalisation publique et privée », écrit l'iFRAP. Cette absentéisme hors parentalité représente 30 % des absences.
(1) Think Tank dédié à l'analyse des politiques publiques, laboratoire d'idées innovantes.
Dans ses travaux, l'iFRAP rappelle qu'il est nécessaire d’attendre l’avis du comité médical départemental pour qu’un professionnel puisse reprendre le travail après un arrêt de plus de six mois, une maladie de longue durée ou une longue maladie.
« Or, ces comité étant débordés, leurs délais d’examen des situations individuelles sont extrêmement longs, ce qui retarde d’autant la reprise du travail, même lorsque l’agent, son médecin et le médecin du travail y sont favorables ».
Pour ces experts, il est donc urgent de revoir ce mécanisme qui augmente les durées d’absence alors même que les agents sont aptes au travail.
Par ailleurs, l'iFRAP considère qu'il est indispensable de revenir sur la suppression du jour de carence soulignant que « la Fédération Hospitalière de France (FHF) s'est insurgée en son temps contre le retrait de cette mesure qui en un an avait permis de faire économiser près de 90 millions d'euros ».