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Depuis dix ans en France

Année record : près de 6 000 greffes réalisées en 2015

Par Anne-Laure Lebrun

En 2015, 5 746 organes ont été greffés, soit près de 400 de plus qu'en 2014. En parallèle, le nombre de donneurs ne cesse de progresser. 

OLYMPIA/SIPA

C’est la plus importante progression en 10 ans. Au cours de l’année 2015, 5 746 organes ont été greffés, soit une hausse de 7 % et près de 400 greffons supplémentaires qu’en 2014. Ainsi, chaque jour en France, plus de 15 transplantations d’organes sont réalisées. « L’objectif annuel de 5 700 greffes d’ici fin 2016 fixé dans le Plan Greffe a donc été atteint et dépassé avec un an d’avance », se félicite l’Agence de la Biomédecine dans son dernier rapport présenté ce mardi.

Cette progression concerne aussi bien les prélèvements d’organes et de tissus chez des donneurs décédés ou vivants. En 2015, la greffe de foie à partir de donneur vivant a doublé passant de 12 à 24 entre 2014 et 2015. L’activité de greffe de rein a également progressé avec 547 greffes en 2015 contre 514 l’année précédente. Depuis son autorisation en 2011, le don de rein à partir de donneur vivant a presque été multiplié par 2.

Source: Agence de biomédecine

Deux fois plus de personnes en attente

L’Agence de la Biomédecine indique que le nombre de donneurs en état de mort encéphalique a lui aussi évolué. En 2015, 1 769 personnes décédées ont été prélevées contre 1 655 l’année précédente. Un nombre en hausse notamment grâce à un taux d’opposition en légère diminution (32,5% contre 33,5% en 2014) et aux campagnes de sensibilisation diffusées tous les ans dans les médias.
Les nombreuses innovations réalisées en 2015 comme la première greffe d’utérus ou la greffe de rein par voie vaginale concourent aussi à cette augmentation. « La population est de plus en plus sensibilisées à ces progrès et volontaires à participer à cette chaîne de vie et de solidarité », relève l’Agence.

Mais cette bonne nouvelle ne doit pas cacher un autre phénomène : en 10 ans, le nombre de personnes en attente de greffe a doublé, avec 21 378 inscrites sur la liste d’attente. Pour répondre à ces besoins, la loi de santé votée en décembre dernier prévoit que « le prélèvement d’organes post-mortem peut être pratiqué sur une personne majeure dès lors qu’elle n’a pas fait connaître, de son vivant, son refus d’un tel prélèvement, principalement par l’inscription sur un registre national automatisé prévu à cet effet ».
Le Conseil d'Etat devra préciser les autres moyens d'expressions de son refus dans un décret publié prochainement. La mesure devrait être effective en juillet 2017. 

En outre, de nouvelles sources de greffons sont également recherchées. Dans ce cadre, un programme pilote a été lancé en 2014 et permet dans certains centres le prélèvement sur des personnes décédés à la suite d’un arrêt cardiaque après arrêt des traitements. Dans les pays étrangers qui le pratiquent, cette procédure a permis d'augmenter de 10 à 40 % le nombre de greffons disponibles.