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Allergies cutanées : l’Anses veut mieux protéger contre la MIT

La méthylisothiazolinone est présente dans de nombreux produits et responsable d'allergies cutanées parfois sévères. L’Anses souhaite mieux protéger et informer les utilisateurs.

Allergies cutanées : l’Anses veut mieux protéger contre la MIT Pierre Roussel/NEWSCOM/SIPA




Principalement utilisée pour ses propriétés conservatrices, on trouve la méthylisothiazolinone (MIT) partout : revêtements, détergents, procédés industriels, produits cosmétiques, etc. Une étude récente a même détecté sa présence dans 93 % des peintures testées ! Mais la MIT est également utilisée pour ses propriétés fongicides, bactéricides et désinfectantes dans un grand nombre d’usages : vernis, colles, détergents, textiles, etc.

Une substance anodine ? Pas vraiment. Car depuis plusieurs années, en France comme en Europe, cette substance est dans le viseur des autorités sanitaires. Dans un avis publié ce jeudi, l’Anses (1) recommande donc de mieux protéger et informer les consommateurs et les travailleurs.

Augmentation alarmante des allergies 

Pour justifier cette prise de position, l'agence sanitaire rappelle que de nombreuses publications ont mis en évidence une augmentation « alarmante » du nombre de cas d’allergies cutanées liées à cette substance.
Au niveau toxicologique, la MIT est même reconnue comme « substance sensibilisante cutanée », sur la base de données expérimentales animales et humaines. « Ainsi, suite à l’exposition à une forte concentration de MIT, via notamment les cosmétiques, une réaction allergique cutanée peut survenir lors d’une nouvelle exposition, même à de faibles concentrations », explique l'Agence.

Pire, la présence de MIT dans de nombreux produits à usage professionnel à des concentrations élevées est à l’origine de dermatites de contact sévères.

Les recommandations de l’Agence

L'Anses recommande donc la mise en place d’une information systématique à destination de la population générale et des professionnels, sur les emballages des mélanges contenant de la MIT, « quel que soit le niveau de concentration dans le mélange ».
Cette information est déjà obligatoire pour les produits cosmétiques et les détergents. « Une information systématique dès la plus faible concentration applicable au produit fini mis sur le marché permettra l’éviction de l’allergène pour les individus sensibilisés », assure l'agence.

Enfin, l’Anses indique qu'elle poursuit ses travaux sur l’analyse des dermatites professionnelles dans le cadre du Réseau national de vigilance et de prévention des pathologies professionnelles (RNV3P), qu’elle coordonne.
« Ces travaux permettent de décrire la prévalence de ces troubles cutanés en fonction des nuisances, d’identifier les secteurs ou postes de travail à risque en vue de recommandations pour la mise en œuvre de mesures de prévention et de protections adaptées en milieu professionnel », conclut-elle.

(1) L'Agence nationale de sécurité sanitaire de l'alimentation, de l'environnement et du travail

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